Aller au contenu

#51 14-12-2023 00:24:27

Bombadyl
Membre
Lieu : Pyrénées
Inscription : 27-05-2021

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Merci pour cette suite qui illustre les originalités du bivouac proche de la civilisation...
J'en profite pour remettre le lien vers tes épingles qui ne cessent d'avancer...


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

Hors ligne

#52 14-12-2023 16:32:48

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Bombadyl a écrit :

#695575Merci pour cette suite qui illustre les originalités du bivouac proche de la civilisation...
J'en profite pour remettre le lien vers tes épingles qui ne cessent d'avancer...

Merci!
Ca commence à prendre forme ! smile


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#53 14-12-2023 16:59:33

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 18 : Du col de Mouzoules au terrain de Notre Dame de la rouvière (20/05/23)

Le reste de la nuit s'est bien passé, et je pars en me préparant psychologiquement à affronter la pluie aujourd'hui, au vu des prévisions météo. J'espère y échapper autant que faire se peut. Je commence par une longue descente ou j'aperçois, de loin le village de Mars. (là aussi, possibilité de quelques jeux de mots) puis rejoins le GRP tour du pays du Viganais. Je fais une mini pause à Bréau ou je recharge en eau. Je franchis ensuite le Coudoulous puis suis la D170 qui m'ammène directement au centre du Vigan. Je me dirige dans une épicerie ou j'ai le plaisir de revoir le propriétaire de la maison d'hier.

Il me confirme que c'est lui qui a dégagé les jeunes d'hier et nous discutons tranquillement rando pendant une grosse demi heure. Il me confirme également que c'est dommage de n'avoir pas fait l'Aigoual, mais, qu'en effet, en cas de mauvais temps, il est préférable de ne pas s'y rendre. Je lui souhaite bonne continuation et, après avoir terminé mes courses, je vais me poser dans un parc tout proche. Beaucoup de monde aujourd'hui au vu du soleil et du weekend. Je me régale, m'empiffre et profite des rayons du soleil encore présents, bien que des nuages commencent à se montrer.

Entre les courses et le repas, la pause a été longue, et je repars finalement du Vigan, conscient que trouver un lieu de Bivouac ce soir s'annonce compliqué car je vais passer via une multitude de villages. Sur une courte distance, je reprends le GRP ainsi que le GR60A jusqu'au col des Mourèzes.
C'est en arrivant à Mandagout, après un sentier forestier, que les premières gouttes se font sentir. Je me couvre en conséquence, et n'aurai plus l'occasion de me découvrir de la journée. Après une courte pause pour me changer, et m'assurer qu'il ne s'agit pas d'une simple averse passagère, je rejoins, via de PR, le lieu-dit Costubague. J'ai perdu 250 mètres d'altitude depuis le dernier col. Bien que mal indiqué, je finis par trouver le passage après Costubague, caché derrière des herbes hautes.

Les chemins étant boueux et humides, je décide de prendre un peu de route, le long d'une D170 quasi déserte, et je rejoins le GR60 au lieu dit la Rouvierette, toujours sous la pluie. Après avoir atteins St André de Majencoules, je profite d'un arrêt de bus pour m'abriter, grignoter et me réhydrater. J'en profite également pour vérifier si le pictogramme indiquant une table de pique nique sur mon fond de carte ne permettrait pas un discret bivouac, mais il n'en est rien. Peu discret, un panneau interdit même spécifiquement le camping, à croire que d'autres ont déjà eu la même idée...

La succession de montées/descentes continue, et je rejoins l'Hérault, le fleuve, au lieu dit Peyregrosse. Je suis surpris de trouver une boulangerie le long de cette route, et je vois indiqué une pancarte marqué « ouvert ». Je me dis qu'une boisson chaude serait plus que bienvenue à ce moment. Faux espoir ! La pancarte est bien là, mais tout est fermé malheureusement. Je profite tout de même du mini abri, quelques minutes. Je vérifie qu'aucun lieu de Bivouac ne pourrait correspondre à mes recherche le long de l'Hérault, mais, avec la pluie qui tombe, je ne suis pas sur que l'idée de bivouaquer près d'une rivière soit une bonne idée. Je franchis donc l'Hérault et m'engage sur une montée en direction de Notre dame de la Rouvière, d'où j'espère pouvoir rejoindre les quatre jasses pour un bivouac plus en altitude.

Le sentier, est au début mal entretenu, et la pluie n'arrange rien, je commence à fatiguer et à m'agacer pour peu de chose, un pied mal placé, des herbes trop hautes, un sentier qui semble long. (sentier qui eut été très agréable par temps chaud et sec car ombragé) Mais finalement, le sentier devient une piste ce qui me convient parfaitement en cette fin de journée. Je double un randonneur du dimanche et parviens à Notre Dame de la Rouvière après une dernière petite montée et toujours sous la pluie.

Je m'abrite sous l'entrée d'un bâtiment public et bois un peu. Lorsqu'un habitant passe, je discute un peu avec lui des possibilités de bivouac aux alentours. Il m'explique qu'au lieu dit Puech Sigal, ça devrait être bon et qu'il est possible de recharger en eau. J'entame donc la montée avec très peu d'eau et, en passant devant le petit terrain, je décide finalement de stopper ici et d'y dormir. Celui-ci est « par dessus » le village, et personne n'y passera de la soirée, surtout au vu de la météo. Par ailleurs, craignant un chemin encore humide et boueux, je passerai demain par la route, pour m'épargner une montée potentiellement agaçante. Alors oui, ce n'est pas très « esprit rando » mais je me sens suffisamment fatigué et trempé pour faire ce choix. Par ailleurs, je pourrai profiter demain matin de la petite épicerie.

Je redescends donc à la fontaine de la mairie recharger en eau et vais me cacher sous ma tente, laisser les gouttes tomber. Celles ci ne cesseront qu'à la tombée de la nuit. En repensant au fait d'avoir traverser l'Hérault aujourd'hui, je me rend compte que je commence à entrevoir la possibilité d'aller jusqu'au bout de mon itinérance, pour la première fois depuis que je suis parti. Sans avoir été fulgurant, ma progression des derniers jours a été plutôt bonne, il faut dire que le fait de ne pas monter en altitude, par rapport aux conditions météo, n'y est pas étranger.


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#54 14-12-2023 21:14:33

Denis_0009
Denis
Lieu : Port-Camargue
Inscription : 09-12-2011

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

foxof a écrit :

#694775Jour 7 : Du lac d'Escueillens à Sauzens (07/05/23)

J'en profite néanmoins du GR pour avancer à bon rythme et a Arzens, après une courte pause pour grignoter

Un peu HS, je suis l'affaire avec plaisir et celle-ci me rappelle des trucs. As-tu fais une pause au café/restau "l'Arzenais" (une pépite) ?


L'homme le plus riche est celui qui possède le temps de marcher. Proverbe arabe

Hors ligne

#55 17-12-2023 15:12:52

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Denis_0009 a écrit :

#695599

foxof a écrit :

#694775Jour 7 : Du lac d'Escueillens à Sauzens (07/05/23)

J'en profite néanmoins du GR pour avancer à bon rythme et a Arzens, après une courte pause pour grignoter

Un peu HS, je suis l'affaire avec plaisir et celle-ci me rappelle des trucs. As-tu fais une pause au café/restau "l'Arzenais" (une pépite) ?

Bonjour Denis et merci pour ton message
Non, à Arzens, le passage avait été express. Je voulais rallier le canal assez rapidement et me laisser le temps de trouver le bon lieu de bivouac. smile


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#56 17-12-2023 16:38:28

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 19 : du terrain de notre Dame de la Rouvière au Mont Brion (21/05/2023)

Dans le but de ne pas me faire remarquer, je plie bagage assez tôt, un peu trop d'ailleurs puisque l'épicerie est fermée lorsque je passe devant. Le ciel est gris ce matin, et la pluie continue de tomber. Je décide de ne pas suivre directement le sentier GR6B au vu de tout ce qui est tombé cette nuit, je vais donc suivre la D152 avant de rejoindre le GR. Je m'économise ainsi un sentier qui aurait probablement été boueux et désagréable dès le réveil, et remet les difficultés à plus tard.

C'est donc sous la pluie, mais sur le bitume que je rejoins et passe de petits lieu-dits, sur une route très peu fréquentée. Je commence à me lasser sérieusement de la pluie, et espère des jours prochains plus agréables. Je parviens à m'abriter une petite dizaine de minutes sous un petit hangar, le temps de manger un peu de chocolat, et, miracle la pluie stoppe assez soudainement. Je repars donc en apercevant le ciel bleu, ce qui me fait un bien fou au moral ! Je passe le petit gite du mas Corbière en quittant la route et m'engage sur le sentier, agréable quoi qu'encore humide, mais rien n'arrête un marcheur dont le moral est gonflé par les rayons du soleil. Les derniers lacets avant le col sont un peu difficile, ce qui semble logique, je suis déjà à environ 500m de dénivelé positif depuis le début de journée. Arrivée au col, je me pose sur une table de pique nique, encore humide mais le vent et le soleil permettent tout de même de faire sécher mes affaires. Qui plus est, une source se trouve à proximité. Après la difficile, tortueuse et longue journée d'hier, je suis ravi de voir tout me sourire aujourd'hui. Qui plus est, je sais que le gros du dénivelé a été fait aujourd'hui, après le col, je dois majoritairement suivre des pistes. La pause est donc longue mais agréable. Si quelques gouttes passagères tentent de me démoraliser, celles ci sont finalement bien éphémères.

L'après-midi, je peux mettre mon cerveau en off, et n'ai pas besoin de visionner régulièrement le gps, puisque le balisage du GR61 est excellent, et qu'en plus, il n'y a qu'à suivre la piste. C'est le long de cette piste que je passe, pour la dernière fois, le seuil des 1000 mètres d'altitude, la prochaine fois, ce sera dans ma nouvelle vie alpine ! Je profite des quelques vues qui s'offre à moi. A partir du col de la mortière et une pause quelques centaines de mètres après, je m'engage sur un très bon sentier qui me permet de rallier le col de la cabane vieille ou s'en suit une longue descente, de plus en plus forestière pour arriver au col du Mercou. Au col du Mercou, je me permets une nouvelle pause. Si la cartographie IGN m'indique une source, celle-ci n'est pas accessible. Je suis un peu juste en eau et je ne vois pas ou je vais pouvoir recharger. Après le col du Mercou, je sens la fatigue dans la montée mais j'atteint finalement le col du briontet ou je comptais initialement passer la nuit.

Toutefois, celui-ci se situe en bordure de piste., je ne suis pas emballé par le lieu, qui plus est, j'ai l'impression qu'une ou plusieurs habitations se situent non loin. Je sais que le Mont Brion est proche, une nuit passée quelques mois plus tôt sur un sommet du Lubéron s'était moyennement passée à cause du vent, et je ne souhaite pas revivre la même mésaventure. Je vérifie à quoi ressemble le Mont Brion sur google Image et me rend compte qu'il s'y trouve un bâtiment suffisamment grand et large pour m'abriter du vent si celui ci est un peu fort. Je monte donc les 150m de dénivelé qui me séparent du sommet et, arrivé là haut, j'ai tout juste le temps d'installer la tente avant quelques goutte de pluies. Toutefois, dès que j'y suis, j'ai compris que ma décision de bivouaquer ici était la bonne, le terrain est plat, le vent très modéré et la vue sympathique. Je suis évidemment court en eau, mais je sais que je pourrai ré-équilibrer ça demain matin. Je passerai une excellent (dernière) nuit de bivouac...


En regardant la carte, au soir, je comprends que j'approche sérieusement de mon objectif final, surtout que les jours qui arrivent ne présenteront que peu de dénivelé. Ma nouvelle vie approche !

8aVdspxDZ.20230522_070806.jpeg


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#57 19-12-2023 12:50:37

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 20 Du mont Brion au camping de Saint-Cristophe les alèzes. (22/05/23)

Après une très bonne nuit, je prends mon temps pour partir, pas pressé de quitter les derniers mètres d'altitude. Qui plus est, les prochaines journée s'annoncent les plus « civilisées » depuis que j'ai quitté Carcassonne. Bon gré mal gré, je range ma tente, un peu humide, prépare mon sac et me voilà parti.

Je suis d'abord la piste puis m'engage sur un sentier descendant mais relativement sec jusqu'au lieu dit la Graussille, après m'être réengagé sur le GR61, quitté hier. Étrangement, celui-ci n'offre pas la montée jusqu'au Mont Brion. Je continue ensuite la descente, et après avoir passé plusieurs lieux dits, j'arrive à Saint-Jean du Gard. Cette fois, plus de doute, les Cévennes sont derrière moi (ou presque). Ma pause est longue à Saint Jean du Gard. Je dois d'abord faire des petites courses, je profite aussi d'une boulangerie et enfin, je fais une longue pause devant la mairie pour simplement profiter du soleil !

8aVdsw361.20230522_095106.jpeg

Je reprends ensuite mon chemin et décide que je déjeunerai une fois arrivé à Mialet. J'ai fais la jonction avec le célèbre GR70, ou j'espère ne pas croisé trop de monde. Je croiserai quelques personnes et dépasserai deux dames qui, convaincues que je ne peux qu'être sur le chemin de Stevenson, me demanderont d’où je suis parti ce matin. Je leur cite le Mont Brion, qui ne leur dit rien et leur explique que je ne suis pas sur le GR70, ce qui les surprend. Sans surprise, je suis face au type de randonneur avec lesquels j'ai souvent beaucoup de mal à communiquer, car l'idée même d'itinérance est ici diamétralement opposée. Je comprends que ces deux dames, comme de nombreux autres randonneurs suivent uniquement le GR70, ne dorment qu'en gîte, n'emporte pas pu très peu de nourriture avec elles. Pas de méprise : je trouve très bien que chacun trouve son compte dans l'idée qu'il se fait de la randonnée ! Par contre, je ne parviens jamais à communiquer longtemps avec ces randonneurs. Un peu comme si on ne marchait pas au même rythme (ce qui est le cas d'ailleurs)

L'agréable sentier me semble un peu long, mais j'arrive finalement à Mialet sur les coups de 13h. J'y déjeune comme prévu, et à l'ombre d'un soleil qui cogne un peu et avec de l'eau à proximité. La journée de pluie du Vigan paraît déjà loin. L'altitude aussi paraît loin et je décide de ne pas bivouaquer ce soir au vu de la densité de population du territoire que je vais traverser.. Au vu de ma bonne avancée de ce matin, je me sens suffisamment en forme et motivé pour rejoindre le camping de St Christophe les Alèzes. J'appelle donc pour m'y assurer un emplacement. Il s'agira de ma première erreur aujourd'hui, mais j'y reviendrai.

8aVdsz9Fw.20230522_123125.jpeg

Je repars une heure plus tard. Plutôt que de suivre le GR70, je choisis la quiétude du GR61/GR67 jusqu'au mas Soubeyrand puis remonte le ruisseau (à sec) de la Baumelle. Je coupe ensuite le PR et après avoir joué un peu au sanglier, je rejoins le PR menant au mas Icard. De là, je suis plusieurs PR pour atteindre un petit cimetière au lieu dit montaigu. C'est lorsque je suis ces petit PR, à un bon rythme, que je commence à avoir des douleurs lancinantes à l'avant des chevilles. Notamment, la descente vers l'Amous devient, en quelques centaine de mètres, insupportable. Je profite donc du cimetière pour me réhydrater et mettre de la crème apaisante sur les chevilles douloureuses. Je reprends mon chemin le long du PR, qui suit une piste, menant jusqu'au lieu dis le Clos. La douleur s'intensifie au fur et à mesure de mes pas, devenant de plus en plus intense.

C'est en passant près du terrain de football que les premières gouttes de pluies se font sentir. Un orage était bien annoncé, j'espérais ne pas être dessous, mais je me dis qu'à cette altitude, au pire, rien d'important ne peut m'arriver. J'espérais aussi passer « à côté » de l'orage, mais je commence à comprendre que je n'y échapperai pas. C'est après avoir quitté la piste que les gouttes s'intensifie fortement. Je suis rapidement trempé, le tonnerre gronde et ma cheville me fait toujours très mal. Je ne vois nulle part ou m'abriter, je ne peux donc que continuer et essayer de ne pas refroidir mon corps, autant que possible. La pluie devient franchement forte, impressionnante, lire mon écran de téléphone pour m'orienter est dorénavant impossible. Chaque centimètre carré de ma peau est trempé. Les éclairs tombent maintenant très proche de moi, et je ne suis pas rassuré, mais je ne vois pas d'autres options que d'avancer. C'est dans cet enfer que je continue le long de la piste, qui monte légèrement,  pour passer un petit col à 300 mètres avant de redescendre doucement. Les trombes d'eau s'abattent violemment, le tonnerre est si violent que je me bouche les oreilles lorsque je vois l'éclair. La scène est quasi apocalyptique. Moi qui voulait esquiver l'orage, je suis probablement exactement à l'endroit ou il ne faudrait pas être. La piste se transforme par endroit en ruisseau, que j'essaye d'esquiver, malgré que je sois déjà trempé.

C'est peu avant d'arriver au croisement des Buis que je vois une grange sous laquelle je m'empresse de m'abriter. Ouf ! Le plus gros de l'orage est certes passé, mais tout de même, je suis ravi, et un peu rassuré d'être à l'abri. J'y reste une demi heure, mais je commence évidemment à avoir froid, car toujours trempé.

Lorsque je repars, ce ne sont plus que de fines gouttes de pluies qui tombent mais la fraicheur est bien présente. Par ailleurs, j'ai pris du retard, à cause d'une part de l'orage qui m'a fortement ralenti, mais aussi de mes chevilles dont la douleur devient franchement insupportables et m'oblige à des pauses régulières. Je suis la piste, tant bien que mal, jusqu'à Bagard. Les quelques lacets de la piste m'énervent, je suis fatigué, et la douleur n'arrange rien. S'en suit la longue traversée de zones résidentielles jusqu'au camping ou la gérante, se doutant que j'étais pris dans l'orage a eu la gentillesse de m'attendre. Je suis arrivé vers 19h30 Je réserve une nuit, en lui expliquant que je prolongerai d'une nuit peut-être si l'état de mes chevilles ne s'améliore pas d'ici demain matin. 

Je suis soulagé d'être arrivé, de pouvoir enfin me reposer, qui plus est avec le confort qu'offre un camping. Je profite qui plus est d'un emplacement tout à fait isolé. Dans le même temps, je suis inquiet pour mes chevilles. Il me reste en théorie 2 à 3 jours de marche, mais il semble difficile voir impossible de les réaliser vu l'état de mes chevilles actuellement. Je suis donc inquiet pour la suite. Cependant, trop fatigué pour y penser très longtemps, je m'endors rapidement après ma douche, assommé par les kilomètres, les efforts et les émotions de la journée.


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#58 19-12-2023 18:43:12

Yapluka
Membre
Inscription : 23-05-2023

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Bonjour foxof, c'est un épisode un peu galère. J'espère que tu as pu repartir le lendemain.
Le camping ne serait il pas à St Christol les Ales ?

Hors ligne

#59 21-12-2023 10:38:10

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Yapluka a écrit :

#695776Bonjour foxof, c'est un épisode un peu galère. J'espère que tu as pu repartir le lendemain.
Le camping ne serait il pas à St Christol les Ales ?


Oui il s'agit bien du camping de St Christophe les Alèzes, comme mis en haut du message wink


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#60 21-12-2023 10:40:44

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 0 (23/05/23)

Le réveil est un peu difficile, mais j'ai bien dormi. Il fait beau aujourd'hui, même si le même type d'orage qu'hier est prévu en fin de journée. Très vite, et malgré l'hydratation que je m'impose, je comprends que je ne repartirai pas ce matin. Mes chevilles sont toujours douloureuses.

Je profite donc de la journée pour me reposer, reposer ces chevilles capricieuses, me réhydrater. J'apprécie aussi le passage d'un boulanger dans le camping qui me permet de m'acheter quelques viennoiseries. Je reste au camping et garde mes chevilles au repos l'après midi. En fin d'après-midi, l'orage annoncé arrive et les grêlons me permettent de constater la solidité de ma tente. Je suis ravi  qu'il n'en soit pas tombé lors de de mon passage difficile hier.

8aVdsKmC3.20230523_191447.jpeg

Plusieurs fois dans la journée, je « teste » mes chevilles, et après un dernier test en toute fin de journée, une fois l'orage passé, je me rends à l'évidence. Je ne peux pas continuer. Malgré la réhydratation et la crème appliqué plusieurs fois depuis hier soir, mes chevilles réagissent mal au bout de quelques mètres. Certes les prochaines journées ne présentent pas de grosses difficultés, mais quand bien même je parviendrais à les compléter, ce serait avec une douleur permanente, et sans aucun plaisir.

Je réserve donc mon train direction Savenay, ou ma famille vit, depuis la gare d'Alès pour demain matin. Mon itinérance et mon « absurdité » se terminent donc ici, si proche du but...


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#61 21-12-2023 19:49:11

Yapluka
Membre
Inscription : 23-05-2023

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

C'est dur d'abandonner si près du but. Les conditions étaient vraiment difficiles.
Penses tu qu'il existait un plan B que tu as pu rater sur cette dernière étape ? Peut être un hébergement plus tôt dans la journée ?

Hors ligne

#62 21-12-2023 22:37:31

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

C'est déjà un bien joli trajet que tu as parcouru ! Surprenant, cette soudaine douleur aux chevilles le 20e jour, alors que rien, avant, ne pouvait le laisser présager. J'espère qu'elle est ensuite passée rapidement. Avec le recul, sais-tu de quoi il s'agissait et quelle en a été la cause ? (euh, précision car cela peut sembler une question indiscrète : tu ne dis que ce que tu veux, bien sûr, mais c'est juste que si c'est intrinsèquement lié à la marche, ça peut en aider certains).

J'admire, malgré l'arrêt prématuré. Maintenant que tu es (sans doute) installé dans les Alpes, tu n'as plus qu'à rejoindre à pieds St Christophe les Alèze... Histoire de faire la jonction  cool .

Hors ligne

#63 21-12-2023 23:00:48

ASM
Membre
Inscription : 22-09-2016

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

C'est toujours rageant de ne pas atteindre le but fixé mais il faut savoir écouter son corps.
Là manifestement, ce n'était pas raisonnable du tout de continuer.
Comme Cat09, je m'interroge sur ces douleurs qui semblent être apparues subitement.

Dernière modification par ASM (21-12-2023 23:01:10)

Hors ligne

#64 21-12-2023 23:16:33

Manche
Membre
Inscription : 27-08-2018

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

ASM a écrit :

#695873C'est toujours rageant de ne pas atteindre le but fixé mais il faut savoir écouter son corps.

+1

Hors ligne

#65 22-12-2023 00:20:39

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Moi les chevilles qui enflent, cela m'arrive tous les jours au bureau quand je sors d'une réunion en disant que je suis le meilleur et que je mériterais un plus gros salaire !


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

Hors ligne

#66 23-12-2023 00:30:22

Bombadyl
Membre
Lieu : Pyrénées
Inscription : 27-05-2021

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Merci pour ce récit et cette fin épique (éco-les-grammes) !

La carte complétée est toujours au même endroit.

Une belle traversée !


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

Hors ligne

#67 24-12-2023 11:49:11

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Yapluka a écrit :

#695857C'est dur d'abandonner si près du but. Les conditions étaient vraiment difficiles.
Penses tu qu'il existait un plan B que tu as pu rater sur cette dernière étape ? Peut être un hébergement plus tôt dans la journée ?

Il aurait fallu, je pense, bivouaquer plus tôt, et surtout avant que l'orage n'arrive. Pour ça il aurait fallu prendre un autre sentier de randonnée, le GR70.
Je n'ai pas vu d'autre camping. L'autre solution eut été de descendre à Anduz, auquel cas j'aurais facilement trouvé des camping, mais la direction sud ne me satisfaisait pas sur le moment.
Avec le recul, évidemment, je vois les choses différemment...


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#68 24-12-2023 11:58:37

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Cat 09 a écrit :

#695869C'est déjà un bien joli trajet que tu as parcouru ! Surprenant, cette soudaine douleur aux chevilles le 20e jour, alors que rien, avant, ne pouvait le laisser présager. J'espère qu'elle est ensuite passée rapidement. Avec le recul, sais-tu de quoi il s'agissait et quelle en a été la cause ? (euh, précision car cela peut sembler une question indiscrète : tu ne dis que ce que tu veux, bien sûr, mais c'est juste que si c'est intrinsèquement lié à la marche, ça peut en aider certains).

J'admire, malgré l'arrêt prématuré. Maintenant que tu es (sans doute) installé dans les Alpes, tu n'as plus qu'à rejoindre à pieds St Christophe les Alès... Histoire de faire la jonction  cool .

Eh bien, j'y reviens justement dans l'épilogue wink


Epilogue Du camping de St Christophe les Alèzes à la gare d'Alès. (24/05/23)

8aVdsRZAt.20230524_061638.jpeg

Comme un signe du destin, le lever du soleil est magnifique, et m'invite à terminer ce que j'ai entrepris là. A l'heure ou j'écris ces lignes, c'est toujours dans un coin de ma tête, et ce sera sans nul doute chose faite d'ici quelques mois.

Je marche donc, péniblement, à cause de mes chevilles, jusqu'à la gare d'Alès ou j'arrive en avance, à travers quelques agréables chemins d'abord, puis des rues ensuite.

8aVdsVqTN.20230524_073050.jpeg

Le retour en train, puis en bus sera un peu compliqué, mais j'arriverai bien à Nantes dans les temps (tout juste) pour attraper le dernier TER pour Savenay et retrouver mes proches.


En écrivant ces lignes, mes erreurs me paraissent plus visibles et évidentes que jamais.
Voici, selon moi, les erreurs que j'ai commise
1) Vouloir à tout prix arriver au camping, me tenir à ma réservation et m'imaginer le confort qu'un camping me permettait en arrivant. Alors certes, une fois sous l'orage, ma réflexion était brouillée, et je n'avais qu'une seul idée en tête, arriver au plus vite. Mais avec le recul, un bivouac, même « à l'arrache », une courte nuit, n'eut il pas été plus profitable ? Difficile à dire...
2) En privilégiant les PR au lieu du GR70, j'ai certes évité les touristes, mais je me suis clairement rallongé le temps de marche. J'aurais du être conscient que la partie la plus sauvage de mon itinéraire était derrière moi et qu'éviter la civilisation, les humains étaient maintenant bien illusoire. D'un autre côté, à quel moment me serais-je retrouvé sous l'orage ? Quelque part vers Moncalm, à une altitude de 560m, sur une ligne de crête (certes modeste mais tout de même) ? Pas sur que la situation aurait été plus enviable
3) J'ai clairement sous estimé l'orage. J'en avais rencontré plusieurs dans ma traversée des Pyrénées 2022 et je les avais soit esquivé, soit trouvé un abri avant qu'ils ne me tombent dessus. Être en plaine ne signifie pas que l'orage ne passera pas. Celui ci a été violent, et m'a mis dans une position clairement inconfortable.
4) Je me suis nettement, et ça apparaît encore plus en écrivant ce texte, sous hydraté lors de mon étape de la veille, jusqu'au Mont Brion. Le chemin relativement plat de la journée m'a fait sous estimer mes efforts sur cette journée. J'aurais du envisager une demi étape le lendemain, le temps de bien recharger les batteries, tel que je l'avais fait après avoir quitté les Pyrénées à Carcassonne. Le fait de n'être plus très loin de l'objectif final m'a clairement donné envie de « pousser » un peu plus. Ce qui n'avait aucun intérêt. Arriver un jour plus tard n'aurait absolument rien changé, je n'avais aucune limite de temps. Il était absurde de s'imposer des grosses journées. C'était la première fois que je ressentais de telles douleurs dans les chevilles, et ce n'est plus arrivé depuis. J'ai pourtant connu, par le passé des moments de déshydratation beaucoup plus prononcé, sans que ce genre de douleur n'apparaisse. A l'heure actuelle, je ne peux pas être sur de la cause de ces douleurs, même s'il semble évident que la déshydratation ait joué un rôle.
5) Avec le recul, je repense à cette période ou j'ai peut être eu une fatigue « mentale » de la marche. A partir de l'été 2022, j'avais enchaîné les Pyrénées , une partie de la Via Dinarica, la traversée du Péloponnèse puis, en 2023, la traversée partielle du Lubéron, plusieurs jours de randonnées au Portugal, juste avant de commencer cette traversée. C'est difficile à analyser, mais les mois suivants m'ont démontré que j'avais moins cette « niaque » à enchaîner les journées de marche. J'ai évidemment profité de mon arrivée dans les Alpes pour faire de la randonnée (beaucoup !:D), mais jamais plus de 3 jours de suite, malgré quelques opportunités.

Pour conclure, malgré que je n'ai pas atteins le Rhône, je me suis bien installé dans les Alpes, à Grenoble, ou je profite des massifs alentours (Chartreuse, Vercors, Belledonne...) autant que je peux. Ma vie à la montagne m'a permis de réaliser récemment mes premières sorties raquettes, qui m'ont émerveillées. La montagne me fait rêver, jour après jour.

Je retournerai probablement au printemps, sacrifier un week-end alpin au profit de la fin de cette itinérance qui me tient à cœur, avant de, dans quelques mois ou quelques années, m'attaquer à une traversée alpine, et continuer ainsi mon petit tour de France...


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#69 24-12-2023 16:01:37

frneko
Marcheur aveugle
Lieu : 81600 GAILLAC
Inscription : 14-01-2021

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Beau récit et, je pense, bonne analyse des petits soucis qui, cumulés, amènent ton corps à "refuser l'obstacle".
La météo, la fin proche d'un périple et d'autres variables peuvent amener à pousser ses limites physiques un peu trop loin.
De beaucoup de lecture j'ai retenu :
- Boit avant d'avoir soif,
- Mange avant d'avoir faim,
- Arrête avant d'avoir mal.
Mais, il est parfois compliqué d'avoir la réflexion lucide de le faire sur l'instant.


Jeune de 68 ans, aveugle à 99%, je randonne guidé, pas à pas par Rose ma compagne.

Mon trombi, nos récits de rando, mes listes...
Mon trombi, nos récits de rando, mes listes...

Hors ligne

#70 24-12-2023 16:47:08

tomi
Qui ça ?
Lieu : Belledonne + Euskal Herria
Inscription : 02-09-2008

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

foxof a écrit :

#695826

Yapluka a écrit :

#695776Bonjour foxof, c'est un épisode un peu galère. J'espère que tu as pu repartir le lendemain.
Le camping ne serait il pas à St Christol les Ales ?


Oui il s'agit bien du camping de St Christophe les Alèzes, comme mis en haut du message wink

Il persiste  lol , c'est bien Saint-Christol les Alès.


Monsieur Miko, attendez, vous ne pouvez pas faire ça ! - Toi pas t'inquiéter, Miko pouvoir.  (Vuillemin)

Hors ligne

#71 24-12-2023 16:57:37

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

tomi a écrit :

#695953

foxof a écrit :

#695826

Yapluka a écrit :

#695776Bonjour foxof, c'est un épisode un peu galère. J'espère que tu as pu repartir le lendemain.
Le camping ne serait il pas à St Christol les Ales ?


Oui il s'agit bien du camping de St Christophe les Alèzes, comme mis en haut du message wink

Il persiste  lol , c'est bien Saint-Christol les Alès.


Aïe aïe aïe !  lol  lol
J'étais sur de moi, et je me demande pourquoi j'en étais si convaincu !

roll


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

#72 25-12-2023 01:28:09

Yapluka
Membre
Inscription : 23-05-2023

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Du Mont Brion à St Christol, c'est une étape de plus de 30km avec peu de dénivelés (+700 -1300).  Sous l'orage ça fait long. Aïe les chevilles cry .
La veille, la source que tu avais rencontrée se trouve au col d'Asquié. Entre le col d'Asquié et le mont Brion il n'y a pas d'eau au mois de mai (sauf des ruissellements en periode de pluie) et pas non plus de village pour demander de l'eau (au col du Mercou les quelques maisons sont fermées la plupart du temps).
Pas de chance.

Dernière modification par Yapluka (26-12-2023 10:45:40)

Hors ligne

#73 04-04-2024 11:01:11

foxof
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 15-05-2022

Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

En effet pas de chance, mais je vais tenter de rallier Alès à Avignon ce weekend.

A ce titre, si certains connaissent des ptits coins de bivouacs sympa autour du pont du Gard, je suis preneur.
Peut-être en MP étant donné qu'il peut être préférable que ces informations ne soient pas publics...

J'ai fais du repérage sur les cartes, mais peut-être que certains y sont déjà passé à pied.
S'il n'y a rien de concluant, ce sera en camping smile


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

Hors ligne

Pied de page des forums