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#1 28-08-2023 18:24:00

Shanx
Sanglier MUL
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[Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Il y a deux ans, en 2021, je participais à la Race Accross France (RAF), une course de 2500km à vélo de route. Après cette épreuve vécue difficilement, notamment du fait du manque de sommeil et de grosses douleurs aux genoux, je ne pensais pas en refaire… Jusqu’à ce que je me réinscrive pour 2022 big_smile Pour me préparer je pris part à la Race Accross Paris 1000km, où un mauvais réglage de selle ainsi qu’une obstination un peu idiote (euphémisme) me faisaient repartir avec une grosse tendinite du genou m’empêchant de faire tout sport pendant plusieurs mois (et donc pas de RAF 2022 pour moi).

A cette croisée des chemins, je décidais de m’acheter un VTT et de voir si ça me plaisait. Une GTMC plus tard je n’étais toujours pas convaincu, mais finalement j’envisageais une épreuve off-road pour 2023. La plus connue en France est la French Divide, mais je connaissais quelqu’un qui devait faire la Sea To Peak et niveau timing ça m’arrangeait un peu plus de partir en juillet plutôt qu’en août, donc je choisissais plutôt cette épreuve. Après une préparation compliquée mais incluant tout de même 1400km de VTT en Espagne, je me suis inscrit le dernier jour possible pour cette Sea To Peak 2023. J’avais tout de même de gros doutes, notamment parce que mon kilométrage 2023 ne montait qu’à 5500km (contre 11000km avant mon inscription à la RAF), mais je voulais me tester et voir un peu ce dont j’étais capable de faire.

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Avant de continuer, peut-être faut-il présenter cette épreuve ainsi que son esprit… C’est donc un brevet VTT constitué d’une trace de 2100km imposée à terminer en moins de 14,5 jours. Pour ceux jouant les premières places il s’agit bel et bien d’une course, mais pour quelqu’un comme moi terminer dans les délais est déjà très bien d’où la notion de brevet. C’est une course en autonomie, donc les étapes sont libres (on dort où et quand on veut) sans support (pas le droit d’avoir des amis ou de la famille qui viennent apporter quoi que ce soit d’autre qu’un bref support moral). A noter que la Sea To Peak offre deux départs espacés de 24h (28 le samedi et 12 le dimanche) pour la même date butoir, donc ceux partant le dimanche sont ceux qui pensent être le plus rapides et voulant jouer la gagne. Il va sans dire que je pars le samedi.

Le parcours part de la pointe de Corsen, point le plus à l’ouest de la France métropolitaine, pour aller jusqu’à Saint-Véran, village le plus élevé d’Europe situé dans le Queyras. Sur l’ensemble du parcours, il y a environ 30% de (petites) routes et 70% de chemins, allant de la bonne piste de gravier au petit single technique.

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On peut plus ou moins séparer l’itinéraire en trois parties :

  • Les 900 premiers kilomètres sont peu élevés et le dénivelé reste très raisonnable, même si de nombreux raidards sont présents. On traverse la Bretagne (via les Monts d’Arrées, qui avec leurs 300m de haut représentent le point culminant de cette partie), l’Anjou et le Poitou.

  • Les 740km suivants à travers le massif central sont de plus en plus difficiles physiquement et techniquement, avec de vraies montées et/ou des passages très techniques pouvant prendre beaucoup de temps. On commence par le Limousin, avant de passer par les volcans d’Auvergne via la GTMC puis l’Aubrac et enfin l’Ardèche jusqu’à la vallée du Rhône.

  • Les 400 derniers kilomètres constituent le bouquet final : après un éloignement progressif de la vallée du Rhône, le Diois puis les contreforts des massifs alpins amènent jusqu’au Queyras via des chemins parfois très techniques et du dénivelé à ne plus savoir quoi en faire.

Bref, un beau chantier, surtout pour moi et mes capacités plus que limitées en VTT. Mais alors pourquoi faire ça ? Question complexe et dont la recherche de la réponse me taraude depuis plusieurs années. A chaque fois que je termine ce genre de projet je me dis “plus jamais ça”, et pourtant chaque année je me relance dans un objectif de dépassement de moi, c’est donc qu’il y a quelque chose, quelque part, qui rend ces projets nécessaires pour moi. Finalement, j’ai depuis peu un début de réponse qui mériterait probablement une réponse dédiée, mais qui pourrait être résumé par une angoisse du temps qui passe et donc le besoin irrépressible d’occuper mon temps libre de la manière la plus intense possible pour ne pas avoir la sensation de perdre mon temps. Je prends donc l’activité qui me plaît le plus (l’itinérance, à pied ou à vélo) et je me lance des défis personnels pour me persuader que je ne perds pas mon précieux temps libre. Est-ce que c’est réellement ça ma motivation ? Je ne sais pas. Est-ce que c’est une motivation suffisante pour traverser la France à VTT le plus rapidement possible ? On va vite voir big_smile


Note pour les photos : je n'avais pas d'appareil photo donc tout a été pris avec mon téléphone en format portrait. Je rajoute quelques photos prises par Fred, qui sont assez faciles à reconnaitre vu qu'elles sont en paysage.

Dernière modification par Shanx (28-08-2023 18:25:41)


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#2 28-08-2023 18:25:47

Shanx
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Jour 0
Traverser la France vers le 14 juillet avec un vélo n’est pas si facile, mais finalement j’arrive à bon port grâce à un mix voiture + train la veille du départ. Je suis même là en avance, et je vais donc dans le bar le plus proche en me disant que les autres participants déjà là ne doivent pas être trop loin. Bingo ! Petite découverte des participants à ce genre d’épreuve, finalement assez différents de ceux de la RAF : pour résumer, ils sont plutôt là pour l’aventure que pour la performance pure. Ça me va très bien.

Plus tard nous rencontrons Fred, l’organisateur (bien connu dans le milieu vu qu’il organise la célèbre Gravel Tro Breizh), autour d’un petit apéro. Entre participants nous discutons de ce à quoi nous nous attendons et comparons les vélos : majorité de VTT semi-rigides, un ou deux tout-suspendus, quelques VTT rigides, et trois gravel dont les propriétaires sont de moins en moins confiants au fur et à mesure des discussions. Fred nous fait ensuite un rapide briefing qui n’apporte pas grand-chose de neuf par rapport à ce qui avait été indiqué dans les documents fournis lors de l’inscription, mais offre une sympathique mise dans le bain. Une petite pizza plus tard et tout le monde se sépare pour rejoindre son logement pour la nuit. J’avais prévu de dormir dehors, mais la météo bien bretonne me pousse à m’incruster avec Philippe, un autre participant ayant loué un logement.

Jour 1 : pointe de Corsen - Quimperlé
C’est le grand jour. Le départ doit être donné à 6h35, heure du lever de soleil (mais nous sommes en Bretagne, donc pas de soleil). Tout le monde est là quelque minutes avant et un doux parfum d'excitation et d’huile de chaîne flotte dans l’air. Les balises sont allumées, les lampes clignotent, et j’attends avec impatience que Fred donne le départ tout en savourant le plus possible ces dernières minutes avant deux semaines à ne faire que pédaler, manger ou dormir. Enfin ça y est, nous partons ! Une petite procession se met en place pour le départ sur le sentier du littoral, puis nous rejoignons la route et chacun prend son rythme.

Dans ma tête les sentiments sont complexes. Je suis ravi d’être ici, mais je sais qu’à un moment je regretterai profondément de m’être lancé là-dedans. Le but est de repousser ce moment le plus loin possible, ce que je m’attèle à faire en ne pensant pas au but final mais uniquement à aujourd’hui. Le départ se fait en douceur sur de petites routes agrémentées de passages gravel et d’averses jusqu’à la première boulangerie qui ouvre une longue série, à Landerneau. Après commencent les vraies bosses de la journée qui annoncent les monts d’Arrée à venir. A la faveur d’une grosse averse je rattrape Jérôme qui en attend la fin sous les arbres. Je m’abrite avec lui et c’est ensemble que nous franchissons les monts d’Arrée. La montée se fait progressivement sur de petites pistes, mais en haut nous passons sur les premiers singles techniques de cette Sea To Peak. Sur le moment ils m’ont l’air difficiles, mais quand j’y repense maintenant ils me semblent si courts et pas si techniques, à peine une introduction à ce qui nous attend plus tard. Je passe le reste de la journée avec Jérôme, tout en croisant très régulièrement Pierre et Damien, qui sont partis à deux, et Marie, une des 4 féminines du samedi.

En fin de journée nous nous approchons de Quimperlé. Le profil indique un chemin plat-descendant pour rentrer en ville, mais il s’agit d’un single très technique servant pour des compétitions de VTT. Je suis avec Marie à ce moment-là, et nous ne respirons pas la confiance : c’est l’heure des premiers poussages. À Quimperlé nous retrouvons d’autres participants attablés et nous nous laissons tenter. Au fur et à mesure des discussions et de la consultation de la météo (qui annonce de la pluie), nous nous convainquons mutuellement que le mieux est de dormir à l’hôtel et je finis par partager une chambre avec Jérôme. Finalement nous n’aurons roulé que jusqu’à 21h et nous avons perdu pas mal de temps à manger en ville, donc je me promet que ce n’est que pour le premier jour et que je serais plus ambitieux pour la suite.

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6h30, quelques minutes avant le départ

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En compagnie de Sophie (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Le grand départ est donné

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Histoire de rappeler que c'est du VTT

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Entre deux averses dans les monts d'Arrée

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Montée finale du Ménez Kador (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Montée bis(photo par Erminig/Sea To Peak)

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Jérôme fait appel aux dieux bretons (du vent et de la pluie) pour nous aider

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Descente en compagnie de Jérôme(photo par Erminig/Sea To Peak)

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On ne voit pas trop mais en vrai c'est un peu technique et mouillé (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Première nuit tout confort pour nos vélos aussi



Jour 2 : Quimperlé - bord de la Vilaine après Redon
J’ai du mal à être ambitieux le matin et je préfère partir après le lever du soleil, mais Jérôme partant un peu plus tôt je décide de le suivre afin d’essayer de faire une bonne journée. Heureusement, le début est un peu plus roulant que ce que nous craignions après la dernière partie de la veille, et nous atteignons assez tôt le bord de mer. C’est la dernière fois que nous la verrons, maintenant il s’agit de partir vers l’est.

Plus tard dans la journée nous avons une courte section le long d’un canal. Le repos offert est bienvenu après les petites sections techniques de la matinée qui ont été compliquées par un peu de pluie. Au moment de quitter le chemin de hâlage, nous retrouvons Pierre, qui, avec Damien, avait pris un peu d’avance hier soir mais qui est malheureusement tombé et s’est fait mal au genou. Il nous annonce qu’il pense qu’il va devoir abandonner, et s’il repart avec nous assez rapidement il se laisse détacher. C’est toujours triste de voir quelqu’un devoir quitter ce genre d’épreuve, mais assez égoïstement je me dis que quoi qu’il se passe maintenant je ne serais pas le premier à abandonner.

Nous croisons pas mal de monde aujourd’hui, et durant l’après-midi nous formons même un beau peloton de 7 personnes. Au fur et à mesure que la journée avance ce peloton perd des membres (Jérôme se sent barbouillé, certains s’arrêtent manger une pizza, etc.) et finalement nous nous retrouvons qu’à deux avec Marie pour affronter le passage le plus technique de la journée : un beau sentier de crête, au milieu de la lande et des cailloux. Le soleil bas sur l’horizon vient colorer les buis autour de nous, mais la progression n’est pas facile. Peu après, Philippe, bien meilleur techniquement que nous, nous rattrape et nous progressons jusqu’à Redon tous les trois. Ils décident de s’arrêter là, mais comme il n’est “que” 22h, que la suite est très facile au bord de la Vilaine et que je préfère rouler le soir que le matin je continue une petite heure et me pose sous le barnum d’une guinguette fermée. Un abri, des toilettes et de l’eau, on n’est pas loin du lieu parfait pour dormir (ne manque qu’une prise électrique).

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On retrouve la mer pour définitivement la quitter

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Avantage de la pluie : le sable est moins pire

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Avec Marie dans les landes de Lanvaux

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Un petit groupe s'est formé

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Concertation

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Petite section un peu plus technique

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Le but : quitter les portions techniques avant que le soleil disparaisse

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Avec Philippe et Marie

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Bivouac au bord de la Vilaine



Jour 3 : bord de la Vilaine après Redon - bord de la Loire après Ancenis
Je fais une sorte de petite grasse mat’ et je ne pars qu’à 7h, longtemps après que les plus lève-tôt soient partis. Jérôme m’a déjà passé, donc je lance pour premier objectif de tenter de le rattraper. J’ai remarqué que je suis bien meilleur si je suis juste derrière quelqu’un que j’essaie de rattraper (ça marche aussi quand je suis juste devant quelqu’un : dans ce cas mon objectif est de me faire rattraper le plus tard possible). Si je suis tout seul sans un tel objectif, je me déconcentre totalement et j’oublie de pédaler pour de vrai.

Comme je m'y attendais je le rattrape à la première boulangerie, et nous continuons ensemble jusqu’au checkpoint 1. Même si nous avons un itinéraire défini à suivre et des tracker GPS remontant notre position toutes les 5 minutes, Fred a maintenu trois checkpoints pour le folklore. Nous y arrivons en cours de matinée, et comme prévu nous y perdons beaucoup plus de temps que souhaité. J’arrive à m’extraire de ce vortex dès que mon téléphone est chargé (j’ai un chargeur rapide), et m’en vais alors que Jérôme tente de faire une sieste. Je pars tranquillement en sachant qu’ils me rattraperont plus tard et j’avance ainsi seul jusqu’au Sillon de Bretagne, escarpement bordant le nord de la Loire à l’ouest de Nantes. La trace y fait plusieurs montées-descentes qui sont courtes mais intenses. En haut de la première je fais une brève pause pour manger un bout, mais moins d’un kilomètre plus tard je croise un ravitaillement surprise proposé par des gens habitant au bord du parcours. Chose rigolote, il s’agit des parents et de la sœur de Bryan Coquard, qui est à ce moment là en train de courir le tour de France. Je passe donc quelques minutes à discuter cyclisme avec eux, jusqu’à ce qu’un gros peloton me rattrape et nous repartons tous ensemble.

Au fur et à mesure le peloton se sépare et c’est à 3, avec Jérôme et Marie, que nous nous arrêtons pour un arrêt bien mérité en boulangerie. Nous repartons ensuite bien motivés pour atteindre rapidement le bac qui doit nous permettre de traverser la Loire. Sur les derniers kilomètres de route je me retrouve dans mon élément et je donne un bon rythme à notre petit groupe, ce qui nous permet de monter dans le bac une minute avant son départ et de retrouver les autres qui avaient pris un peu d’avance.

Jérôme s’attendait à pouvoir faire une bonne pause sur le ferry, prendre un café et manger un bout, mais la traversée ne prend que quelques minutes et nous ne descendons même pas de vélo. Il décide donc de faire une petite pause après alors que Marie et moi repartons directement. Nous passons la fin de journée ensemble, traversant Nantes par les bords de Loire plein de monde. Il commence à faire nuit lorsque nous attaquons un enchainement de montées-descentes sur les coteaux de la Loire, et Marie décide de s’arrêter au sommet du premier. Je continue, voulant les franchir ce soir et enchainer avec la portion toute plate sur la Loire à vélo qui suit.

Ça me fait rouler jusqu’à tard dans la nuit, mais je prends quelques kilomètres d’avance et trouve un abri parfait pour la nuit au niveau d’une zone de pic-nique. J’y croise Markus, un allemand qui avait pourtant beaucoup d’avance sur moi. Des ses propres mots, il est plus lent que nous mais il roule plus : il a fait une quasi nuit blanche la première nuit !

Quant à moi ça fait 3 jours et 650km que je roule, il est temps de faire un petit bilan personnel. Je suis très content d’être là, je n’ai eu aucun moment de démotivation, ce qui est bien une première. Mes cuisses sont un peu dures, mais ne m’empêchent pas d’avancer. En fait, tout serait parfait si ce n’était mes genoux : comme sur la RAF, ils me font très mal. Normalement j’associe ça avec le dénivelé, mais jusque là les montées sont restées très raisonnables donc je crains le pire pour la suite.

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Lever de soleil brumeux

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Histoire d'amour entre une galette saucisse et un cycliste (photo par Erminig/Sea To Peak)

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Jérôme a une relation fusionnelle avec ce banc le temps d'une sieste

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Ravitaillement surprise

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Sur le bac de la Loire

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Dans les coteaux de la Loire

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Retour en bord de Loire

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Le soleil se couche

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Quelques montées-descentes de nuit avant de retrouver les bords de Loire

Dernière modification par Shanx (29-08-2023 16:42:36)


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#3 28-08-2023 19:36:14

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Shanx a écrit :

#689354Jour 0

Quant à moi ça fait 3 jours et 650km que je roule,

Ah oui quand même, ça a beau être relativement "plat", ça fait de sacrées étapes !
Pas mal aux fesses en plus des genoux ?

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#4 28-08-2023 23:21:11

Pat85
Membre
Lieu : Les Herbiers
Inscription : 07-11-2020

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci pour ce beau partage de cette belle promenade. La lecture en est très agréable.
Un nouvel abonné.


Moins c'est mieux

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#5 29-08-2023 09:32:41

Schum
Membre
Lieu : région liégeoise, Belgique
Inscription : 19-01-2019

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci pour le partage, et vivement la suite  calin

C'est marrant, ça fait quelques jours que je cherche à gauche et à droite des infos sur ce genre d'aventure à VTT, un récit qui tombe pile-poil  smile

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#6 29-08-2023 10:36:40

Tib
Membre
Lieu : Houston ? on a un problème !
Inscription : 02-10-2020

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Chouette récit pour une sacrée aventure ! Hâte de lire la suite.


Bike lives matter.

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#7 29-08-2023 12:29:12

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Eh ben, l'année dernière, j'avais l'impression que tout le monde était sur la HRP, mais cette année, tout le monde était en vélo !

Joli parcours et beau début, je suis comme toujours très admirative pouce , et j'attends la suite  wink .

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#8 29-08-2023 16:06:30

Opitux
Jeune padawan
Lieu : 06
Inscription : 13-01-2013

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Salut Shanx smile

Il y a des " t=_self" dans les liens des images qui provoquent une alerte sécurité dans Firefox et les images des zooms ne fonctionnent pas hmm

Ceci dit, j'attends la suite avec impatience smile


Plus je marche moins fort, moins j'avance plus vite...

rl  Si vous me contactez pour l'association, mieux vaut passer directement par là wink

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#9 29-08-2023 16:47:50

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Merci à tous pour vos messages smile

Canyon83 a écrit :

#689355Ah oui quand même, ça a beau être relativement "plat", ça fait de sacrées étapes !

Le début était le plus facile, la moyenne va bien baisser après big_smile

Pas mal aux fesses en plus des genoux ?

J'en parlerai juste après dans le récit, mais mes fesses se sont juste rappelé à mon bon souvenir quelques matins à froid. Sinon globalement ça allait bien, probablement aussi parce que je passais pas mal de temps en danseuse pour soulager mes genoux.

Cat 09 a écrit :

#689395Eh ben, l'année dernière, j'avais l'impression que tout le monde était sur la HRP, mais cette année, tout le monde était en vélo !

Ceux sur la HRP ne sont pas encore rentrés big_smile Il n'y a pas encore tant de CR que ça sur le vélo (en ce moment il y a juste celui d'Eloi aussi je crois).

Opitux a écrit :

#689407
Il y a des " t=_self" dans les liens des images qui provoquent une alerte sécurité dans Firefox et les images des zooms ne fonctionnent pas hmm

J'ai enlevé les " t=_self" mais le zoom ne fonctionne toujours pas. Je pense que c'est parce que j'ai entouré mes images de liens vers des versions plus grandes comme je le faisais avant, mais avec la galerie et le ré-hébergement ça ne marche pas sad

Dernière modification par Shanx (29-08-2023 16:48:08)


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#10 29-08-2023 17:30:08

azerty
[i]RL
Inscription : 08-01-2018

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

On crache sur la Bretagne mais pas sur les galettes saucisse hmm

Grrrrrrr devil


Profil / trombi ici

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#11 29-08-2023 18:19:22

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Techniquement parlant c'est plutôt la Bretagne qui m'a craché dessus big_smile


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#12 29-08-2023 19:44:50

Canyon83
Membre
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Shanx a écrit :

#689417Techniquement parlant c'est plutôt la Bretagne qui m'a craché dessus big_smile

Pour y être né et y avoir habité 8 ans, je confirme que c'est une probabilité lol

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#13 30-08-2023 08:54:16

tacheton
Membre
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

ça devrait s'appeler la  :spraytosun:

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#14 30-08-2023 10:03:25

Cat 09
Membre
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Shanx a écrit :

Il n'y a pas encore tant de CR que ça sur le vélo (en ce moment il y a juste celui d'Eloi aussi je crois).

Il y a aussi le très beau GR11 de Bruno 7864. Avec le récit d'Eloi, ça fait déjà 3 en une semaine. Et je sais de source sûre qu'il y en aura bientôt un quatrième smile .

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#15 30-08-2023 17:12:26

Shanx
Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Jour 4 : bord de la Loire après Ancenis - Poitiers
Comme prévu Markus part beaucoup plus tôt que moi, alors qu’il fait encore bien trop nuit pour que j’ai ne serait-ce que l’idée de me lever. Plus tard, alors que le jour ne pointe que le bout de son nez, je suis réveillé par les deux premiers partis 24h après moi qui passent en discutant. Je décide d’en profiter pour me préparer doucement et y aller moi aussi.

Le début de la journée se fait toujours sur le plat des bords de Loire, ce qui aurait pu être agréable si je n’avais pas mon fessier qui commençait à avoir des velléités de grève. Heureusement une fois qu’il s’est réchauffé ça va mieux, et je peux atteindre la première boulangerie sans trop d’encombres. Peu après je rattrape Damien et c’est ensemble que nous enchainons les nombreuses montées-descentes dans les coteaux du Layon. Juste devant nous se trouve un autre participant (Clément), donc j’essaie de garder l’allure pour éventuellement le rattraper. Une fois que c’est chose faite, nous partageons quelques kilomètres ensemble avant qu’il ne reprenne de l’avance à la faveur d’une descente trop technique pour moi qu’il descend comme si demain n’existait pas.

Nous nous retrouvons à manger devant le supermarché de Thouarcé, mais Clément repart avant nous. L’après-midi la chaleur est bien présente et je commence à ressentir un certain manque de sommeil, mais malgré tout je prends un peu d’avance sur Damien. Le terrain est facile donc malgré mes difficultés - et ma première chute, toute bête - j’avance jusqu’à avoir fait environ 190km au moment où le soleil se couche. Je suis encore à une bonne trentaine de kilomètres de Poitiers, donc avec ma fatigue je pense m’arrêter là. Je fais une petite pause de 5 minutes pour laisser Marie et Damien me rattraper, mais quand ils me rejoignent c’est à peine s’ils s’arrêtent et ils me lancent “on va à Poitiers ce soir !”. Comme c’est moi qui leur avais donné cette idée hier, je ne peux même pas vraiment me plaindre, donc je me mets dans leurs roues et nous nous élançons dans la nuit.

Damien est de Poitiers et connait très bien le coin donc il nous guide efficacement dans la nuit de plus en plus noire, mais malgré tout ça me parait interminable. Finalement il est environ minuit quand nous atteignons le Checkpoint 3, situé à La Cyclerie, dans Poitiers. Nous y retrouvons plusieurs autres participants (Clément, Markus…) ainsi que Fred (l’organisateur). Je demande au propriétaire des lieux s’il a un pédalier avec des manivelles plus courtes pour tenter de sauver mes genoux, et il a ça en stock. C’est donc un peu avec 1h du mat’ que mon vélo passe sur le billard pour un changement de matériel qui, je l’espère, me permettra de voir l’arrivée car pour le moment ça semble compromis.

Nous dormons tous à même le sol, entre les vélos en vente et les nôtres (légères différences dans les états de propreté). Il est tard, donc nous nous décidons pour une grasse matinée : réveil à 7h, youhou !

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Quelques difficultés bonus avec Damien

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Dans les coteaux du Layon

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Fin de journée dans les champs du Poitou

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À fond vers Poitiers

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Arrivés au checkpoint 2, La Cyclerie à Poitiers

Jour 5 : Poitiers - Razès (Limousin)
Départ aussi compliqué que prévu. Nous partons à deux avec Marie, mais Damien est juste derrière et il nous rejoindra rapidement à la première boulangerie qui nous arrêtera en chemin. La sortie de Poitiers se fait en partie sur de petits chemins techniques où je continue de m’émerveiller sur mon niveau technique : je franchis des passages que j’aurais jamais pu imaginer surmonter avant mon départ. J’imagine que j’ai acquis de l’expérience durant ces quelques jours, mais aussi que mon cerveau fatigué se pose moins de questions.

Une bonne partie de la journée est dédiée à une descente plein sud dans le Poitou. C’est probablement la section la plus facile et la moins intéressante de cette Sea To Peak. Malgré tout, mon rythme n’est pas génial, probablement à cause de la fatigue accumulée et de la chaleur. Au Dorat je dois me résoudre à m’arrêter acheter quelques anti-douleurs pour mes genoux ainsi que des chaussettes pour remplacer celles pleines de poussière que j’ai depuis le départ et qui commencent à irriter mes pieds.

Après ce petit arrêt “soin du corps” l’itinéraire s’élève petit à petit pour rentrer dans le Limousin. Sur le profil ça semblait facile comme tout, mais c’est tout même un peu longuet, surtout autour du lac de Saint-Pardoux et ses sentiers plein de racines. Le soleil se couche alors que je n’ai pas encore fini de contourner le lac, mais je décide de continuer un peu pour m’avancer sur la journée de demain que je sais difficile. Cependant, dans l’obscurité qui arrive vite sous les arbres je m’égare plusieurs fois et je perds beaucoup de temps et d’énergie. Je me couche finalement, mais je suis épuisé et je réalise que lorsque l’itinéraire est trop technique il n’est probablement pas rentable de m’obstiner jusqu’à tard dans la nuit. Mais bon, comme je me suis répété en boucle pendant ces quelques heures : “ce qui est fait n’est plus à faire”.

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Dans les plaines du Poitou

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Arrivé dans le Limousin

Jour 6 : Razès - plateau de Millevaches
Aujourd’hui va être un chantier. Je le sais avant même de commencer, de nombreux petits sentiers techniques nous attendent. Je n’ai guère d'appétit pour ça, mais quand il faut y aller… Je le sais, et pourtant j’arrive à être surpris. C’est dur ! Les montées se font au ralenti, les descentes à peine plus vite. Dans l’une d’entre elle mon casque se prend dans des ronces, et comme j’étais déjà pas loin de ma limite ça ne manque pas et je finis par dessus le guidon, dans les buissons d’épines. Plus de peur que de mal, mais le vélo est sur moi, et je repose sur un lit de ronces aussi piquant qu’instable. Je mets plusieurs minutes à me relever et repars prudemment, les jambes toutes éraflées et ma confiance à zéro.

Le reste de la matinée est à l’avenant. Je tombe une seconde fois, je suis lent, rien ne va. Pourtant je garde la motivation, ou plutôt je ne sombre pas dans le désespoir. Certes je ne respire pas la joie de vivre, mais je débranche le cerveau et avance kilomètre par kilomètre. Mon objectif est Bourganeuf, petite ville (2700 habitants, pour nous c’est presque une métropole) où je prévois de me prendre un vrai et bon repas en terrasse pour me remettre de tout ça. Juste à l’entrée je croise Fred en compagnie de Pierre, le participant qui a abandonné à cause d’une chute sur son genou. Il est venu avec sa compagne proposer un ravitaillement surprise. C’est vraiment la meilleure chose que je pouvais croiser pour aider mon moral, et je reste un long moment avec eux. Lorsque je commence à me dire qu’il serait bien de repartir, je vois que Marie n’est plus très loin derrière donc je reste l’attendre. Finalement je passe 1h15 à discuter (c’est à dire râler) et à remettre en état ma motivation avant de repartir avec Marie, qui a trouvé la matinée aussi difficile que moi.
L’après-midi est un petit peu plus simple, mais surtout nous confirmons qu’être deux aide beaucoup pour ces journées où rien ne semble aller comme on le voudrait. Nous continuons à monter progressivement jusqu’au dernier ravitaillement de la journée. Nous arrivons encore assez tôt, et nous trouvons face à un dilemme : vu la journée difficile que nous avons tous deux passée, Marie voudrait s’arrêter là et se reposer, par exemple dans un camping. Aurait-il été deux heures plus tard j’aurais dit oui, mais là il est quand même assez tôt donc je suis plutôt partisan de continuer un peu, surtout que la suite est plus simple. C’est ainsi que nous perdons beaucoup trop de temps à étudier nos possibilités avant de nous décider à continuer.

Au moment de partir, Christophe, un autre participant, nous a rattrapé, et il décide de nous rejoindre dès qu’il a fait ses courses. Comme il est bien meilleur que nous, nous partons devant et et avançons sur des chemins maintenant bien plus roulants que ce qu’on a eu jusque là. Mais faciles ou pas, nous sommes fatigués et lorsque à 21h nous traversons la dernière forêt de la journée nous décidons de nous arrêter là. Je n’ai fait que 100km, donc ce sera d’assez loin la journée la plus courte pour moi (tant en distance qu’en temps écoulé) mais j’ai besoin d’une nuit un peu plus longue pour repartir de zéro demain.

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Ravitaillement surprise de Pierre, avec Pierre-Marie (assis) et Marie (derrière)

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En haut du dernier raidard de la journée

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Christophe n'est pas en tubeless…


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#16 31-08-2023 10:31:02

Opitux
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Shanx a écrit :

#689412J'ai enlevé les " t=_self" mais le zoom ne fonctionne toujours pas. Je pense que c'est parce que j'ai entouré mes images de liens vers des versions plus grandes comme je le faisais avant, mais avec la galerie et le ré-hébergement ça ne marche pas sad

Il semble que le certificat de nullepartetailleurs.fr ait expiré depuis mon message. Si j'accepte le risque dans Firefox, les zooms fonctionnent bien...

Edit : Oups, j'avions oublié un bout de phrase

Dernière modification par Opitux (31-08-2023 10:35:03)


Plus je marche moins fort, moins j'avance plus vite...

rl  Si vous me contactez pour l'association, mieux vaut passer directement par là wink

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#17 01-09-2023 08:27:20

Gand'
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Sacrée motivation !

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#18 01-09-2023 09:39:01

tolliv
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Shanx a écrit :

#689412J'ai enlevé les " t=_self" mais le zoom ne fonctionne toujours pas. Je pense que c'est parce que j'ai entouré mes images de liens vers des versions plus grandes comme je le faisais avant, mais avec la galerie et le ré-hébergement ça ne marche pas sad

Chez moi avec Chrome, cela fonctionne en ouvrant l'image dans une nouvelle fenêtre, on a accès au zoom.
Mais pourquoi ne pas avoir mis les photos sur RL comme nous le faisons tous ? La qualité des images aurait été meilleure.


"La vie est trop courte pour être petite"

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#19 01-09-2023 09:42:59

Opitux
Jeune padawan
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

C'est tout bon pouce


Plus je marche moins fort, moins j'avance plus vite...

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#20 04-09-2023 17:03:55

Shanx
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Jour 7 : Millevaches - au dessus de Besse (Auvergne)
La nuit fut longue et relativement bonne. J’ai tout de même été réveillé plusieurs fois par mes douleurs aux genoux qui se manifestent dès que je garde une jambe légèrement pliée, ce qui arrive fréquemment vu que je dors sur le côté. Heureusement, au moment du réveil ça va mieux et c’est motivé par la perspective de retrouver la Grande Traversée du Massif Central (GTMC) que je repars.

Je me sens bien aujourd’hui, et la progression est bien plus simple que la veille. Je prends un peu d’avance sur Marie, qui me retrouve lors de mon ravitaillement à La Courtine, petit village à l’entrée d’un important camp militaire. Nous croisons aussi Pierre-Marie, qui prend son temps pour partir après y avoir dormi. Je repars avec Marie, mais au fur et à mesure je prends de l’avance. Je ne le sais pas encore, mais ce sera la dernière fois que je la verrais de cette Sea To Peak.

Je profite de mes bonnes sensations et de la facilité du terrain pour bien avancer. En début d’après-midi je commence à monter pour rejoindre la GTMC que j’ai parcourue l’année dernière. Je sais que la difficulté physique y sera un peu plus importante, mais les paysages et les chemins en valent largement la peine. L’itinéraire passe sous le Puy de Dôme puis serpente entre les volcans endormis pour se diriger vers les contreforts du Puy de Sancy. Je continue à avancer même lorsque la fatigue et la lassitude font leur apparition : les jambes sont à peu près là, autant en profiter. De toute façon je n’ai plus rien à manger et le seul ravitaillement possible est un restaurant au bord du lac Chambon. Je m’y étais déjà arrêté lors de mon dernier passage, je sais qu’il propose des choses à emporter qui devraient pouvoir m’aider à finir la soirée.

J’y arrive vers 20h30. Je sais que plusieurs participants (Jérôme, Marie, Pierre-Marie) veulent y passer la nuit, mais je décide de continuer encore un petit peu pour être sûr de pouvoir franchir le Plomb du Cantal le lendemain. Il fait rapidement nuit et ma productivité chute, mais je passe Besse (où dort Damien) et trouve un abri un peu plus haut pour passer une nuit agréable, juste dérangé par mes genoux qui semblent me faire plus mal la nuit que lorsque je fais du vélo.
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Réveil difficile pour tout le monde
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Grosse déception de rater ça à un jour près
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Le Puy de Dôme
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Sur la GTMC
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Redépart après avoir croisé Fred (photo par Erminig/Sea To Peak)
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Lac de Servières
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La chaine des Puy
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Sur les contreforts du Sancy
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Lumières du soir

Jour 8 : au dessus de Besse - Argences en Aubrac
Comme hier soir j’ai encore une fois roulé assez tard, je mets le réveil un peu plus tard afin de m’assurer d’avoir mes 6h de sommeil. Jusqu’ici j’ai peu de problème de manque de sommeil et je pense avoir trouvé la durée minimale nécessaire pour que reste à peu près fonctionnel. J’ai aussi gardé un moral globalement au beau fixe, ce qui me change de la RAF où j’ai passé mon temps à questionner ma présence et à rêver d’être partout ailleurs que sur mon vélo. Je pense que ce changement est en grande partie dû à une meilleure gestion de mon sommeil, donc je tente de respecter autant que possible cette règle des 6h.

Le temps que je me prépare, je vois que Damien est parti de Besse et m’a dépassé. Je me dépêche de partir en chasse et je le rattrape un peu plus loin, et nous passons une bonne partie de la matinée plus ou moins proche l’un de l’autre. Comme toujours ça m’aide beaucoup d’être à proximité d’un autre participant.

Peu après Allanche nous passons un secteur rocheux très joli mais peu roulant et qui secoue beaucoup. Damien prend un peu d’avance sur moi et j’arrive à Murat peu après lui. Là je constate dépité que j’ai perdu mon matelas qui est normalement sanglé à mon cintre. Je remonte un peu pour voir si je viens de le perdre mais je ne trouve rien. J’en déduis que je l’ai perdu dans l’une des sections qui secouaient beaucoup. Il y a plusieurs participants derrière moi, je décide donc d’attendre en espérant que Pierre-Marie, le premier d’entre eux, le trouve et me le rapporte.

Une bonne heure (et un burger) plus tard, Pierre-Marie arrive et me demande si la sacoche était à moi. Oui ! “Ah je l’ai vue au bord du chemin mais je ne savais pas si c’était à un participant, je l’y ai laissé”. Ma déception est immense, mais heureusement il m’apprend qu’elle n’est pas si loin, à peine 500m après là où je me suis arrêté lorsque je suis remonté la première fois. J’y retourne donc, et victoire je retrouve mon matelas ! Je le refixe et rajoute une sangle rendant sa perte impossible, et repars en essayant de ne pas ressasser tout ce temps perdu.

La suite est longue et difficile : il s’agit de monter au Plomb du Cantal, d’abord par une route raide, puis une piste de qualité variable qui nécessite parfois de pousser. Une fois le col du Prat de Bouc atteint, le parcours quitte définitivement les routes et les forêts et se lance à l’assaut des alpages qui tapissent le sommet. Le poussage est parfois requis sous les yeux hébétés des vaches qui ne comprennent pas plus que moi ce que je suis venu faire dans cette galère. Au sommet la vue est magistrale, mais les difficultés sont loin d’être finies. Il faut d’abord parcourir un sentier en balcon pas vraiment fait pour le vélo qui est heureusement déserté par les randonneurs vu l'heure tardive. Plus bas je rejoins une bonne piste qui me fait descendre à toute allure, mais malheureusement le répit est de courte durée et bien trop rapidement je dois tourner sur une piste rocheuse où la descente est bien plus lente et moins rigolote.

Le soleil se couche alors que je m’approche petit à petit des gorges de la Truyère. Le profil est globalement descendant, mais entre les chemins défoncés, les petits coups de cul et la fatigue d’une nouvelle longue journée ça me semble interminable. Tout en bas, sur le barrage de Sarrans, un panneau indique que ma destination du soir n’est qu’à quelques kilomètres. Las, le parcours fait un grand détour et je suis encore loin d’être arrivé. Je passe la fin au téléphone afin de m’aider : si je prends plus de temps, le temps passe plus vite donc au final je m’estime gagnant.

A Argences-sur-Aubrac se trouve le 3ème et dernier checkpoint, où je retrouve Damien, Fred et Pierre-Marie, qui part vite à la recherche d’une machine à laver. La propriétaire du bar où se trouve le checkpoint nous propose de dormir chez elle, et c’est avec des étoiles dans les yeux que nous acceptons. Une douche ! Un vrai matelas ! Des prises ! Que de choses que je n’ai pas eu depuis plus d’une semaine, le rêve.
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Matin dans le Cézallier
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Piste de rêve
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Compter les vaches plutôt que les kilomètres
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Si seulement c'était toujours comme ça…
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Mais des fois c'est plus caillouteux (mais toujours aussi beau)
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En attendant mon matelas
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Ça passe à vélo, mais autant pousser plutôt que de dépenser toute mon énergie
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Montée finale vers le Plomb du Cantal
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Le beau mais difficile sentier en balcon
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Sur une portion roulante
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Au début de la longue descente vers l'Aubrac

Jour 9 : Argences en Aubrac - Langogne (Lozère)
J’aurais aimé pouvoir dire que ce fut ma meilleure nuit et tout un tas de jolis mots, mais encore une fois mes genoux sont venus jouer les trouble-fêtes. Au milieu de la nuit j’en étais à penser que si au matin la douleur restait la même je n’aurais d’autre choix que d’abandonner, mais heureusement au moment où le réveil sonne ça va mieux.

Damien et moi partons donc à deux pour affronter les ronces et un passage de rivière un peu délicat. Ensuite il part devant et j’essaie de rester au contact derrière (ce sera globalement comme ça jusqu’à l’arrivée finale). Après Laguiole nous traversons les grands paysages typiques de l’Aubrac. Nous remontons aussi une partie du chemin de Saint Jacques à contre-courant. Il y a 11 ans quasiment jour pour jour c’était moi avec ce sac énorme et ces grosses chaussures…

Je retrouve rapidement Damien et Pierre-Marie à Aumont-Aubrac, où ils me disent qu’ils visent toujours Langogne pour ce soir. Je ne pense pas y aller vu que ça me ferait arriver très tard et j’envisage de dormir en chemin, mais ça ne m’empêche pas de repartir le plus rapidement possible derrière eux. Une belle grimpette sur les sommets de la Margeride m’attend, avant une longue descente avec le soleil qui se couche dans mon dos. Comme hier, malgré le profil descendant c’est long et pas si rapide que ça, mais je me rapproche petit à petit de Langogne. Le ciel est dégagé, mais je sais que des orages sont annoncés pour la nuit donc où que je dorme je dois me trouver un abri. Une famille à qui je demande de l’eau m’indique le four à pain du village, mais il y a encore au moins une demi-heure de jour donc je décide de continuer.

Au fur et à mesure ma volonté d’atteindre Langogne se raffermit et je décide de tenter de rejoindre la petite ville. J’espère y trouver un abri, mais je veux aussi rester au contact de Damien et Pierre-Marie afin de ne pas me retrouver tout seul pour les prochains jours. La descente finale au bord du lac de Naussac se fait de nuit, et la petite portion sur le rivage où il faut porter le vélo autour de gros blocs de pierres me fait regretter ma décision, mais je me rapproche de mon but. Peu avant l’arrivée, je peux admirer un feu d’artifice tiré du bas de Langogne et je sais que je ne suis plus très loin.

Arrivé en ville, j’espère croiser Damien et Pierre-Marie mais leurs balises ont du mal à se mettre à jour. Je me dirige vers le stade de la ville en imaginant y trouver un abri mais tout est fermé. Par chance, à proximité je trouve par hasard des toilettes publiques (avec prises électriques !) qui semblent parfaites. D’habitude j’évite, mais il est minuit, je suis claqué, et le département est en alerte orange pour orages cette nuit, donc ça fera bien l’affaire.
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Fred hier soir nous a assuré qu'aujourd'hui serait roulant
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Dans l'Aubrac
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Des champs et des vaches : c'est ça l'Aubrac
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Y'a des cailloux aussi (et Pierre-Marie)
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Montée en Margeride
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Depuis le sommet de la Margeride


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#21 05-09-2023 08:10:32

Tib
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Inscription : 02-10-2020

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Toujours aussi sympa de lire ton récit, merci !


Bike lives matter.

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#22 05-09-2023 08:43:45

chocoboursin
Membre
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

Ça passe à vélo, mais autant pousser plutôt que de dépenser toute mon énergie

Ah le VTT c'est plus ce que c'était big_smile

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#23 05-09-2023 09:12:52

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
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Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

chocoboursin a écrit :

#689870

Ça passe à vélo, mais autant pousser plutôt que de dépenser toute mon énergie

Ah le VTT c'est plus ce que c'était big_smile

Les premiers jours j'avais tendance à essayer de tout passer, mais après un moment il faut se rendre compte que les cuisses sont plus importantes que l'ego big_smile En plus techniquement je suis à la ramasse donc c'est des passages en force, et au milieu d'une montée de plusieurs heures comme pour cette photo (ascension du Plomb du Cantal) ça devient plus compliqué.


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#24 05-09-2023 12:11:33

Tib
Membre
Lieu : Houston ? on a un problème !
Inscription : 02-10-2020

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

C'est clair, je n'ai pas d'expérience de ce genre de grosse épreuve mais à un moment faut mettre son ego de côté et jouer la sécurité...

Hâte de découvrir ta liste et tes choix techniques, en tout cas !


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#25 07-09-2023 15:59:25

sylvainditdan
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Lieu : Saint-Georges-de-Mons
Inscription : 13-01-2016

Re : [Récit + liste] La Sea To Peak : à VTT à travers la France

2100km et combien de dénivelé ?
On a le droit de changer de train de pneus ?  hmm
Il faut être bien affûté quand même pour entamer ce genre d'épreuve mad

Je suis ton périple pouce


Un peu trop nonchalant parfois  lol

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