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#1 30-10-2021 10:06:12

Clem_Ly
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[Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

De Bellegarde-sur-Valserine à Culoz – du 26 au 28 octobre 2021

Introduction:

Attendue depuis un moment, cette randonnée de trois jours a bien failli ne pas se concrétiser. Prévue initialement début octobre, des phénomènes météorologiques violents et imprévisibles m’ont conduit à reporter à contrecœur ce projet.

Nous sommes alors fin octobre et contre toute attente, je vais bénéficier de conditions très favorables pour réaliser ce périple de 50 km entre Bellegarde-sur-Valserine et Culoz, dernier tronçon de la Grande Traversée du Jura (GTJ).

Jour 1 : environ 18 km

Mardi 26 octobre 2021, il est 5h30 et je me lève enfin après une nuit agitée par l’excitation du départ et un peu de stress, je l’avoue, suite à ma précédente sortie en juin dernier sur le GR53 dans les Vosges, qui ne s'était pas passée exactement comme je le voulais.

Les conditions de ce nouveau voyage sont néanmoins toutes autres. Quelques jours de congés avant de partir m’ont permis de me reposer et de peaufiner tranquillement mon trajet. Là où j’étais parti sur les chapeaux de roues en ayant accumulé pas mal de fatigue et de petits soucis personnels dans un coin de ma tête, je suis désormais en forme et serein, ce qui fera toute la différence.

Vivant désormais en banlieue parisienne, je dois rejoindre la gare de Lyon en me mêlant aux travailleurs allant vers la capitale. Le monde, déjà bien présent vers 7h00 du matin dans le RER, contrastera avec la suite de mon voyage. A 7h45, j’atteins Châtelet – Les Halles, cœur du métro parisien dont les battements pulsent déjà presque à plein régime en cette heure matinale. Je me fraie un chemin au milieu de cette fourmilière humaine, bien content d’avoir quitté son rythme effréné.

8h16, départ de Gare de Lyon. Le trajet en train m’offrira calme et repos, avant l’arrivée à Bellegarde peu après 11h00.

Le début de la GTJ ne fleure pas vraiment avec l’exotisme : la ville me fait l’effet d’une zone de transit entre la Suisse et les communes françaises frontalières, véritable « hub » avec sa gare TGV et l’autoroute voisine. Il est vrai que tant la grisaille matinale que le quartier de la gare et les quelques rues empruntées pour rejoindre les sentiers du Jura ne donnent guère une belle image de Bellegarde. Peut-être émets-je un jugement trop hâtif ?

La rumeur de l’autoroute qui me suivra pendant les premiers kilomètres de ma traversée ne sera en tout cas pas là pour me détromper.

C’est sur une route bitumée que débute réellement cette randonnée.

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Sur un banc rencontré en chemin, j’improvise une rapide pause déjeuner qui n’est guère fameuse. Je teste une barre de bœuf lyophilisé au piment de Cayenne, alléchante sur le papier, mais qu’on qualifie dans le jargon d’« étouffe-chrétien » à manger. A la réflexion, je pense qu’elle étouffe également toute personne sans distinction de religion et même les laïcs. Un morceau de Morbier viendra heureusement sauver ce repas frugal, qui m’aura toutefois donné un regain d’énergie pour démarrer les choses sérieuses.

Les cinq kilomètres permettant d’atteindre Ochiaz, village qui côtoie le massif du Jura sont relativement monotones mais ont le mérite d’être peu fréquentés. J’y croise en tout et pour tout quatre véhicules.

Le dénivelé est déjà bien présent et le robinet du cimetière à la sortie d’Ochiaz est le bienvenu pour boire à volonté et refaire ma réserve en eau. A ce propos, je suis parti avec deux litres d’eau en prévision du manque de points de ravitaillement, qui se confirmera lors de ces trois jours de marche.

La montée pour rejoindre les sommets du massif annonce la couleur, ou plutôt devrais-je dire, quelles couleurs ! Jaune, orange, rouge, fauve, vert, marron, la végétation est dans tous ses états, c’est un véritable régal pour les yeux. Bien que j’apprécie la vigueur des températures estivales, la douceur et l’énergie du printemps, la saison automnale n’a de cesse de m’impressionner par la diversité des paysages qu’elle offre au voyageur.

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Le dénivelé constant m’essouffle et le tapis de feuilles qui couvre le chemin est glissant et masque ses rugosités – pierres saillantes et racines – m’obligeant à progresser doucement. Cela tombe bien, puisque mon letmotiv pour cette aventure, c’est prendre mon temps. Sur le GR 53 en juin, j’ai inutilement brûlé mon énergie à vouloir avancer trop vite, aujourd’hui je compte bien avancer à mon rythme et surtout écouter mon corps.

La piste serpente pendant environ 4 kilomètres parmi les arbres aux mille couleurs, où s’invite parfois une trouée donnant une vue sur la vallée.

Arrivé en haut, j’aperçois mes premiers points de vue sur la vallée en contrebas.

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Je poursuis mon chemin sous le couvert des arbres, tandis que le ciel bleu fait progressivement son apparition, accompagné du soleil.

Ici, une table ayant bien vécue invite le promeneur à se reposer, mais je décide de continuer mon chemin.

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J’arrive enfin sur ce qu’il me semble pouvoir être qualifié de plateaux du Jura : de vastes étendues d’herbes dont la couleur dorée comme les blés contraste avec les arbres rougeoyants. C’est l’heure d’une petite pause contemplative agrémentée d’un goûter (vous ai-je déjà dit que j’aime manger ?).

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Le chemin est par la suite très « roulant » et paraît d’ailleurs carrossable. Ce plateau est vaste et je n’en vois pas la fin. Mes réserves en eau diminuent, aussi j’avise un point d’eau repéré sur Osmand lors de ma préparation, qui s’avère être une réserve d’eau destinée aux animaux d’élevage.

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Non accessible et souhaitant jouer le jeu, je trouverai un abreuvoir plus bas, dont l’eau n’inspire guère l’envie, mais aucun bovidé ne traîne dans les parages depuis apparemment un moment, aussi vais-je tester mon Katadyn BeFree fraîchement acheté. Quelle facilité d’utilisation par rapport au Sawyer ! Je suis immédiatement convaincu : rapidité, débit, tout joue en sa faveur.

16h00 approche et plusieurs constructions m’incitent à continuer ma route avant de poser mon sac et m’installer. Pour éviter une installation trop tardive, je vise une fin de journée vers 17h00.

Pendant tout ce temps, je n’ai croisé absolument personne, aussi suis-je surpris quand j’aperçois d’abord un chien puis deux randonneurs équipés seulement de petits sacs à dos. Ils vivent certainement dans l’une des habitations que j’ai dépassé précédemment.

Vers 17h00, j’arrive près de la Crête du Nû, où un très beau point de vue m’attend.

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J’ai à priori la place pour y installer ma tente mais malgré la promesse d’un bivouac 5 étoiles, mon instinct me dit de ne pas m’arrêter. La trace d’un ancien feu est présente et je me dis qu’il s’agit potentiellement d’un lieu de passage. Mon esprit va et vient : je m’arrête ? Je ne m’arrête pas ?

Je décide de faire confiance à mon instinct et plutôt que cet endroit, je m’enfonce dans les bois qui entourent le sentier. J’y trouve un endroit plat où je monte ma tente, de façon assez approximative je l’avoue.

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La température descend assez rapidement, aussi je me presse pour manger et me changer pour la nuit. J’esquive lâchement la toilette pour me contenter d’un brossage de dents.

Une fois installé dans la tente, le souffle du vent, le craquement des arbres et le bruit des feuilles qui tombent m’impressionnent. J’ai beau savoir qu’il s’agit de bruits normaux, mon cerveau reste aux aguets.

Vers 20h environ, alors que la nuit tombe, petit coup de stress : un faisceau lumineux passe devant ma tente sans s’arrêter et j’entends des voix lointaines. Je ne pense pas qu’on m’ait vu et j’imagine qu’il s’agissait de traileurs ou de randonneurs en fin de journée. Je me dis que j’ai vraiment bien fait de m’isoler dans les bois plutôt que de choisir l’emplacement de rêve. Je finis par m’endormir tant bien que mal. Pendant la nuit je me réveille avec une légère sensation de froid, qui me paraît plus tenir d’un courant d’air que du garnissage du sac. J’ai emporté avec moi un sol escape bivy lite, mais décide néanmoins de ne pas m’en servir, de crainte d’avoir trop chaud.

Jour 2 : environ 21 km

Le lendemain matin, le temps a bien changé. Là où je m’étais couché sous la lumière mordorée d’une fin de journée colorée tel un film de Tim Burton, je me réveille dans un livre de Stephen King.

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Comme espéré, planter la tente sous les arbres a considérablement limité la condensation, les quelques traces d’humidité étant à priori le fait de la brume matinale.

Après avoir plié bagage, je vais au point de vue suivant, avec l’espoir que la brume se lève pendant que j’y prends mon petit déjeuner.

Peine perdue, si le vent dévoile de temps à autre un coin de ciel bleu, la grisaille m’accompagnera jusqu’à 11h30, me donnant à voir des paysages fantasmagoriques que je ne manque pas d’apprécier, bien que je les maudisse au moment d’arriver sur de nouveaux plateaux sur lesquels j’espérais profiter d’une vue dégagée.

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Voici notamment le point de vue de Beauregard : si, si je vous jure, il est là !

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Plus loin, j’apprends que les points d’eaux pour le bétail sont appelés « goyas » et qu'une vache boit facilement 100 litres d'eau par jour. Sacrée descente ! N’ayant presque plus d’eau je me vois contraint d’y puiser. J’essaie de déculpabiliser en me disant qu’ils sont surtout utiles l’été, quand les vaches sont présentes, ce qui n’est pas le cas maintenant.

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Même si j’aurais préféré ne pas le faire, la suite du voyage me prouvera que j’ai fait le bon choix puisque plusieurs sources que je visais étaient à sec, et j’ai encore failli manquer d’eau plusieurs fois dans la journée.

Au détour de la brume, on m’annonce le col de Richemond ! Chic alors, ce ne serait pas les mecs de la raclette ? J’y file alors !

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En chemin, je me fais quelques amis.

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La grisaille se lève progressivement sur les plateaux, enfin ! La suite de la journée sera radieuse, mais je ne m’y attends pas encore.

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Au détour de la piste, je suis censé rencontrer la source de la Vézéronce, mais celle-ci est à sec : je suis bien content d’avoir fait le plein auparavant.

Arrivée au Col de Richemond, pas de raclette ! Aaah mais je viens de comprendre : ceux que j’attendais c’était les RichemonTs. Déception.

A 12h30, peu après ledit col, pause déjeuner à la maison de Nérichat, qui sera aussi l’occasion de sécher mes affaires, l’humidité du matin les ayant légèrement mouillées.

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J’espère prendre de l’eau à l’occasion de la traversée d’un cours d’eau peu après, mais celui-ci est également à sec. Je m’inquiète un peu car il ne me reste qu’un demi-litre d’eau et le soleil d’automne commence à chauffer, si bien qu’on se croirait presque une après-midi de début d’été, d’autant plus que le vent est tombé.

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Je vais enfin finir par trouver de l’eau dans une cuve assez peu ragoutante, surplombée elle-même par un abreuvoir en pierre alimenté par une fontaine, mais dont l’eau a semble-t-il gelé. Pas le choix, je m’approvisionne dans le container et prie Saint-Katadyn pour me protéger des bactéries et des protozoaires. Pour les virus, j’en fais mon affaire. Une grenouille dans la bassine de pierre se demande ce que je fais là.

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Les panneaux m’annoncent bientôt le Grand Colombier. Ce n’est pas encore pour maintenant mais je regarde ma carte sur Osmand. Gloups, sacré dénivelé à venir !

Je ne me lasse pas de la vue sur les forêts environnantes.

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Au gîte d’Arvières, une table de pique-nique ombragée est le prétexte à une petite pause.

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Un panneau indique à cinq minutes la source de Saint-Arthaud, vers laquelle je me dirige avec empressement, ayant envie de troquer mon eau trouble contre un liquide un peu plus buvable. Souhait exaucé !

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Il n’est que 16h00 mais j’ai l’impression que le soleil commence déjà à bien descendre. Peut-être est-ce le fait que je sois dans un endroit encaissé qui me donne ce sentiment.

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L’ascension vers le Grand Colombier débute et le moins qu’on puisse dire, c’est que cela grimpe. Je commence à sentir la fatigue dans mon corps tandis que mon cœur tambourine dans ma poitrine.

Je vois un mouton dans un assemblage de pierre : suis-je en train de devenir fou ?

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Dans ma tête, un combat commence : d’un côté je veux absolument atteindre le Grand Colombier pour apprécier la vue depuis le sommet, de l’autre, je me dis qu’il faut m’arrêter pour ne pas retomber dans les travers de mon périple vosgien.

J’arrive à bout de souffle au Col de Charbemènes vers 16h45 et un signe du destin me dit stop : Un point de vue somptueux sur le Mont Blanc m’attend.

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Immédiatement, j’oublie le Grand Colombier, c’est ici que je veux dormir ce soir. Fatigué mais heureux, j’inspecte le pâturage qui s’étend devant moi pour trouver l’emplacement de bivouac idéal. Alors que je prospecte, des voix se font étonnamment entendre, alors que je n’ai croisé quasiment personne aujourd’hui : un fermier près de la Grange d’en Haut et quelques touristes au gîte d’Arvières. Peut-être s’y dirigent-ils aussi ?

J’avais trouvé un emplacement idéal, au plat, mais la présence de ces visiteurs me fait penser que l’endroit est un peu trop exposé, aussi vais-je m’installer derrière un bosquet moins visible.

J’attends que le soleil baisse vraiment avant de planter ma tente, sur ce que j’ai cru un emplacement plat. La nuit agitée qui s’annonce me contredira.

Je profite avant de dormir d’un repas en hauteur, avec vue sur ce qui doit être le lac du Bourget.

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Au moment de me coucher, surprise : « eh m*rde, c’est penché ». Je glisserai toute la nuit telle une savonnette sur le côté, manquant de faucher l’un des bâtons soutenant la X-Mid. Chouette.

Vers 22h00, je me fige et me redresse. J’entends des bruits de pas. La probabilité qu’il s’agisse d’un être humain est quasi-nulle puisque je n’aperçois aucun faisceau lumineux. Je m’inquiète du fait qu’il puisse s’agir d’une vache, car je les sais très territoriales, mais cela m’étonne car je n’en ai vu aucune au moment d’explorer le champ.

Le bruit se précise : un souffle court et saccadé, comme un type salement enrhumé. A la réflexion, il doit s’agir d’un sanglier. Il se rapproche doucement mais sûrement de ma tente et tourne autour. Je me prépare silencieusement à figurer au palmarès 2021 du bêtisier de RL aux côtés du récit du renard d’Eric le Rouge.

Pas pour cette fois ! La « Bête » s’éloigne et ne reviendra pas.

Je suis bien content d’avoir accroché mon sac à nourriture dans un arbre à plusieurs mètres de mon abri, comme j’ai l’habitude de le faire quand je le peux.

La nuit ne se déroulera pas pour le mieux, puisqu’en plus des glissements incessants du matelas, le vent souffle et fait bruisser mon tapis de sol : le polycree et moi je ne dors pas.

Jour 3 : environ 12 km

Le lendemain à 7h20, la gueule enfarinée, je me dépêche de remballer mes affaires.

Je suis étonné qu’il n’y ait eu aucune condensation alors que je ne n’étais pas vraiment abrité. Le vent qui a soufflé cette nuit (15 km/h selon les prévisions météo avant mon départ) a-t-il suffi ? Ou est-ce parce que la température extérieure et celle à l’intérieur de ma tente était assez similaire, sous-entendu je n’ai pas dégagé suffisamment de chaleur pour réchauffer l’air ? Mystère.

C’est le dernier jour, aussi je garde l’intégralité de ma tenue de bivouac à l’exception du collant, que je troque contre mon pantalon de randonnée. L’objectif : prendre le petit déjeuner en surplomb du pâturage face au Mont Blanc.

Pari gagné, et à la vue de ce lever de soleil magnifique, je n’ai qu’une seule pensée, c’est que je ne veux être nulle part ailleurs dans le monde.

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Ragaillardi par cette vue, je démarre l’ascension du Grand Colombier. Au programme, près de 200 mètres de dénivelé sur tout juste un peu plus d’un kilomètre. Une pente à près de 60 degrés dans des feuilles mortes glissantes me mettent tout de suite en jambes. Moi qui pensait que cette dernière journée allait être reposante, ça sera loin d’être le cas.

Heureusement, la vue valait largement l’effort une fois en haut, donnant tantôt sur le Mont Blanc, la vallée, le lac du Bourget, tantôt sur une mer de nuages laiteux. Les émotions affluent : fatigue, joie d’avoir su me dépasser, émerveillement devant un tel paysage… Je reste plusieurs minutes à contempler ce spectacle avant de poursuivre à regrets ma route car j’ai malheureusement un train à prendre en début d’après-midi, sinon j’aurais bien encore lézardé un peu.

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Faisant figure d’intrus dans le paysage, la Croix du Grand Colombier surplombe le col. Autant j’apprécie les croix à l’ancienne qui parsèment nos montagnes, autant je trouve ce type d’ouvrage d’une laideur… Je ne m’y attarde pas.

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Plus loin, au véritable sommet, qui culmine à 1534 mètres d’altitude, je vais pouvoir accomplir ma mission ! Allumer les feux du Gondor pour appeler les Rohirrims à la rescousse ! Oups, je me suis trompé d’histoire ! Je reprends.

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La descente du Grand Colombier n’est pas simple. Le sentier sinue d’abord le long d’une pseudo crête pour descendre dans les bois, où le marquage se fait rare. J’hésite à plusieurs reprises et doit fréquemment consulter ma carte. Ce passage est assez fatiguant et je pèse parfois de toutes mes forces sur mes bâtons pour ne pas glisser. Je teste pour la première fois mes NatureHike ST-06, avec brin principal en carbone et brin du bas en aluminium. Ils sont particulièrement légers et je les sens à peine entre mes mains. L’essai sera concluant.

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Plus bas, le bitume est – une fois n’est pas coutume – le bienvenu pour souffler un peu. Le reste du parcours se fera sur des sentiers facilement praticables, en sous-bois la plupart du temps.

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De nombreux lacets sinueux mais en pente relativement douce me permettront de rejoindre, en tout de même une ou deux heures, la ville de Culoz, point final de mon parcours. En chemin, je rencontre un couple sympathique, entre 50 et 60 ans, qui m’explique être en randonnée de reconnaissance pour faire un morceau de la GTJ l’année prochaine, et qu’ils la parcourent un peu plus chaque année petit morceau par petit morceau. Ils m’invitent à m’intéresser à la partie de la GTJ située dans le Doubs, ce que je ne manquerai pas de faire un jour.

Plus bas, un siège m’appelle pour ma dernière pause repas. Mal assis ? Au contraire !

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Arrivé en gare de Culoz, il me faudra alors repartir. La fin de ces petites vacances est moins plaisante : train jusque Lyon puis Paris, avant d’affronter à nouveau les transports parisiens en heure de pointe, collé serré dans le RER. Cette transition est abrupte et me donne le blues sur le moment.

Le lendemain, c’est du passé : j’ai des images plein la tête et je me souviendrai encore longtemps de ce beau parcours dans les massifs du Jura.

Liste à suivre. smile

Dernière modification par Clem_Ly (30-10-2021 18:05:37)


Edit sans précision = correction de l'orthographe, de la grammaire, de la syntaxe, mise en forme, etc.

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#2 30-10-2021 10:24:44

enrico
Membre
Lieu : Rhône-Alpes
Inscription : 13-08-2013

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Bonjour  smile
Belle balade ! et belles photos (cadrage, etc) !
Quel est ton appareil photo, et quel objectif utilises-tu ?

Dernière modification par enrico (30-10-2021 10:24:59)


"De côtes en vallons, de plaines en plateaux, marcher en silence, le regard en paix"

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#3 30-10-2021 10:40:14

Clem_Ly
Membre
Inscription : 27-08-2020

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Merci pour ton message, c'est un beau compliment que tu me fais là puisque je n'utilise que mon smartphone, un Xiaomi Redmi Note 7. smile

Ceci étant j'ai à coeur de chercher le bon angle de vue pour prendre mes photos, et la nature elle-même se charge du reste !


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#4 30-10-2021 11:02:07

Calydon
Dans ma Tanière
Lieu : Annecy
Inscription : 01-09-2019
Site Web

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Magnifique récit, merci big_smile

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#5 30-10-2021 12:02:31

Pif
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 22-03-2016

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

C'est magnifique merci ! Moi qui habite à Genève depuis peu je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller me balader par là mais ça donne super envie  smile

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#6 30-10-2021 12:12:40

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Salut,
Quand le sol n'est pas plat tu peux bloquer ton matelas en glissant tes chaussures et ton sitpad replié sous le policree et sous le bord du matelas pour le relever.
Stéphane.

En ligne

#7 30-10-2021 13:47:01

Clem_Ly
Membre
Inscription : 27-08-2020

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Merci à vous pour vos retours !

Stéphane_33 a écrit :

Quand le sol n'est pas plat tu peux bloquer ton matelas en glissant tes chaussures et ton sitpad replié sous le policree et sous le bord du matelas pour le relever.

Je note le conseil pour l'avenir, ça pourra m'éviter de mauvaises nuits.  big_smile


Edit sans précision = correction de l'orthographe, de la grammaire, de la syntaxe, mise en forme, etc.

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#8 31-10-2021 10:51:36

Clem_Ly
Membre
Inscription : 27-08-2020

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Comme promis, ma liste, avec quelques commentaires. Au passage je remercie tous ceux qui m'ont aidé lors de ma préparation. smile

CatégorieDescriptionQtéPoidsSàDSur moiConsommables
SAC A DOS
Sac à dosOsprey Levity 451830830
Liner en nylofume12727
857857
VETEMENTS SUR MOI
Buff protection soleilBuff UPF 50+13333
T-shirt merinos manches longuesD4 Travel 1001155155
Pantalon modulable (short)D4 Trek 100 - short seul (jambes dans sac)1205205
Pantalon modulable (jambes)D4 Trek 10019999
Boxer merinosOrtovox Competition Light M14848
ChaussettesDarn Tough micro crew17777
ChaussuresLowa Baldo GTX115391539
TéléphoneXiaomi Redmi Note 7 avec coque1224224
Bâtons de randonnéeNatureHike ST061370370
Lunettes de soleilOu de vue : 24 g13737
PolaireD4 MH20 femme1143143
Bonnet merinosD413636
29662966
VETEMENTS DANS LE SAC
Doudoune manches longues avec capucheHaglofs Mimic hood V séries1320320
T-shirt merinos manches longuesOdlo 100% Merinos Warm - pour bivouac1215215
CasquetteD414949
ChaussettesMonnet Pro Wool Trek Medium17171
GantsD4 Forclaz 50015151
Buff merinosBuff14949
CollantD4 Running Run Warm - pour bivouac1179179
Veste de pluie imper-respiranteHaglofs LIM Comp1213213
Étui à lunettes12323
Lunettes de vueOu de soleil : 37 g12424
11941194
BIVOUAC ET COUCHAGE
Tente double paroiDan Durston X mid 1P - Toile extérieure + intérieure1824824
Tapis de solFeuille Polycree 150x25017474
Matelas gonflableStS Ultralight Insulated1453453
Sac gonflage matelasSts14343
Sac de couchage confort 0°Valandré Mirage 3/41748748
Sac étanche 8LSea to summit ultra sil14040
Sardinesx6 Hilleberg V Peg17676
SursacSol Escape Bivy Lite1151151
24092409
HYDRATATION
Bouteille plastique  50 cl500 ml X 212222
Filtre à eauKatadyn BeFree Tactical 1L18787
109109
CUISINE
PopoteToaks Titanium L - 650 ml17676
Filet popoteToaks11212
Cuillière plastiqueD4 Quechua177
CouteauVictorinox classic12121
Réchaud à gazMSR Pocket Rocket Deluxe18383
Filet popoteToaks11212
Cartouche de gazMSR1113113
Eponge découpée144
Sac étancheLighterHike13030
358358
ELECTRONIQUE - DIVERS
Lampe frontaleNitecore NU25 avec bandeau ultra léger13131
Chargeur + fil15353
Batterie externe 10 000 MahNitecore NB 100001151151
Kit réparationDuct tape + Super glue + élastiques + match matelas13535
CordeletteD4 - 2mm d'épaisseur - 10 m12020
Clé maison14040
Porte-monnaieavec CB+Carte vitale+Carte identité+billets12020
Fourre-toutAtelier Longue Distance - XPAC12929
SitpadD416060
439439
HYGIENE
Porte-monnaieAtelier Longue Distance - XPAC12424
Ziplock 1LLidl166
Savon de Marseille11515
DéodorantDIY contenant inclus12727
PelleDeuce of Spades #211717
Papier toilette14242
Gant de toilette microfibreDIY11111
Serviette micro fibreD4 Nabaji recoupée12424
Brosse à dent11212
DentifriceEchantillon11919
Ziplock 3LLidl199
Boules quiesHema155
211211
PHARMACIE
Ziplock 1LLidl177
Compresse de gaze stérile1x2144
Compresse de nettoyagex211010
Serum physiologiquex211414
Pansementsx4133
Pansements anti-ampoulesx3155
Rouleau de strap11010
Stéri-strips155
Dafalgan 1000 mgx4177
Spasfonx2122
Anti-diarrhéique1 plaquette155
Tire-tiques122
Miroir11616
Pince à épiler188
9898
CONSOMMABLES
Gaz19696
Eau120002000
Nourriture3 jours113241324
34203420
LOISIRS
Crayon de bois122
Mots fléchés2 feuilles recto verso122
Livre poche1153153
157157
TOTAL12061567529663577

Sac à dos :

Le Osprey Levity est toujours aussi confortable. Son principal inconvénient est qu'il ne tient pas droit tout seul, un peu pénible à la longue pour le charger.

Vêtements sur moi :

Toujours gardé les jambes du pantalon sur moi, vu la période je m'y attendais un peu.

J'alternais entre le bonnet merinos (plutôt le matin) et la casquette dans le sac (plutôt l'après-midi).

La polaire a été très appréciée surtout le matin du 2ème jour, assez fraîche sous la brume.

La doudoune l'a été également pour le bivouac. Peut-être aurais-je pu m'en passer en combinant polaire et veste de pluie le matin, mais ça aurait été au détriment du confort, surtout que j'aime prendre mon temps le matin (environ 1h avant de décoller).

Vêtements dans le sac :

J'ai rajouté un buff merinos (125 g/m²) dédié au bivouac pour m'en faire une cagoule de nuit. Très satisfait de celui-ci. J'aurais certes pu garder le bonnet de jour mais j'en voulais un propre pour ne pas salir le sac de couchage.

J'ai supprimé la jupe de pluie prévue initialement (101 grammes) car les prévisions météo étaient bonnes, pour ne garder que la veste imper-respirante.

Bivouac :

J'ai rajouté un Sol Escape Bivy Lite (151 grammes) ayant eu peur d'avoir froid. Au final je n'ai pas eu à m'en servir mais cela m'a "rassuré" de l'emporter.

Pour le couchage, j'ai hésité entre un quilt en Apex 133 récemment acheté ici et mon Valandré Mirage. J'ai choisi le Valandré, sachant à quoi m'attendre, le quilt sera sûrement testé au printemps. Seul point négatif du Mirage, le manque de colerette anti-froid.

Hydratation :

Le Katadyn est ultra performant, j'ai choisi la version Tactical car la poche est censée être un peu plus résistante.

Electronique - Divers :

La NiteCore NB 10000 était un peu overkill mais je n'avais pas d'autre powerbank. Elle m'a malgré tout servi, la batterie de mon téléphone n'étant pas toute jeune.

Le sitpad est l'item "confort" par excellence, mais je suis très content de l'avoir emporté. Le sol ou les rochers étaient très souvent humides, sans lui ça aurait été pénible de me poser.

Hygiène :

J'ai supprimé la crème solaire (91 grammes).

Pharmacie :

J'ai commencé à tailler dedans même si ce n'est pas encore optimal.

Consommables :

Pour l'eau, je tournais entre 0,5 litres et 2 litres d'eau. Le peu de sources sur le trajet m'obligeait à être assez chargé sur ce poste.

Dernière modification par Clem_Ly (31-10-2021 13:57:31)


Edit sans précision = correction de l'orthographe, de la grammaire, de la syntaxe, mise en forme, etc.

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#9 31-10-2021 11:44:55

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Bonjour Clem_Ly,
merci pour ce beau récit et ces belles photos.

Tu as absolument besoin d'un polycree pour protéger le sol de ta tente intérieure ?


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#10 31-10-2021 12:07:47

ester
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Lieu : Bzh
Inscription : 24-08-2011

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Bonjour Clem_ly, smile

Ah, le Retord, boîte aux trésors, j'adore.

Merci pour le retour, on voit que tu t'es fait plaisir.


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#11 31-10-2021 13:56:48

Clem_Ly
Membre
Inscription : 27-08-2020

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

tolliv a écrit :

#631833Tu as absolument besoin d'un polycree pour protéger le sol de ta tente intérieure ?

Hello Tolliv, effectivement je pourrais dans l'absolu m'en passer.  smile

Je le conserve d'une part dans un souci de protéger au long terme le sol de ma tente contre l'abrasion, et d'autre part ça à le côté pratique d'éviter aux affaires d'être mouillées avec la condensation ou l'humidité du sol, surtout que j'ai tendance à m'éparpiller un peu quand je m'installe. big_smile

Le matin du 2ème jour, le sol était trempé et le dessous du polycree aussi. Par contre, mon sac et la toile intérieure étaient secs.

Ester a écrit :

Bonjour Clem_ly,

Ah, le Retord, boîte aux trésors, j'adore.

Merci pour le retour, on voit que tu t'es fait plaisir.


Salut Ester, merci pour ton message, c'est cool de pouvoir faire passer le ressenti de ses voyages aux autres, surtout quand on fait des trajets en solo !

J'étais très enthousiaste et bien plus en confiance pour cette sortie, ça a pour le coup été du plaisir tout du long, là où sur mon précédent périple j'avais sur la fin "subi" la randonnée.

Dernière modification par Clem_Ly (31-10-2021 13:59:23)


Edit sans précision = correction de l'orthographe, de la grammaire, de la syntaxe, mise en forme, etc.

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#12 25-03-2024 14:20:22

guillaumeb
Membre
Inscription : 13-02-2023

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Hello,

Je pense partir ce w-e pour faire ce même chemin, mais dans l'autre sens. Pourrais-tu m'indiquer précisément les points d'eau ? Ça semble être compliqué par là-bas.

Merci beaucoup

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#13 25-03-2024 14:53:13

Clem_Ly
Membre
Inscription : 27-08-2020

Re : [Récit + liste] GTJ - De Bellegarde à Culoz du 26 au 28 octobre 2021

Hello Guillaume,

Effectivement l'eau est rare sur le plateau. Une source qui est me semble-t-il fiable est celle de Saint-Arthaud, juste à côté du gîte d'Arvières, après le Grand Colombier, dans le sens Culoz Bellegarde.

Plus loin j'avais trouvé un bac avec un mince filet d'eau coulant d'un tuyau (photo avec la grenouille) mais je ne sais plus où exactement ça se situe.

Après le crêt du Nû, il y a quelques habitations. Avec du recul j'aurais tenté de toquer pour récupérer de l'eau, si tant est que des gens y vivent à l'année.

Enfin l'église d'Ochiaz, mais c'est à la toute fin pour toi, pas trop d'intérêt.

Par sécurité, en le faisant dans ton sens, je me chargerai en eau à partir du gîte d'Arvières.

Il y a peut-être d'autres sources correctes mais je ne les ai pas trouvé.

Bonne rando !


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