Vous n'êtes pas identifié(e).
- Contributions : Récentes | Sans réponse
Annonce
#1 14-07-2024 16:57:59
- Bombadyl
- Membre
- Lieu : Pyrénées
- Inscription : 27-05-2021
[Récit + liste] aH cheRs Pieds mouillés ! 4ème et dernière partie
Ce récit est la suite de:
Dimanche 30 juin - Départ du Somport
Enfin c’est reparti pour un dernier tronçon de HRP !
Je m’étais dit la même chose l’an dernier. Mais le genou en a décidé autrement.
Cette année j’ai prévu large: 2 semaines de congés pour les 9 dernières étapes du Trans’Pyr.
Comme ça, même si mon genou me joue à nouveau des tours, ça me laisse le temps de ramper jusqu’à l’océan s’il le faut.
Je serai bien parti le samedi 29 juin mais le président a eu la bonne idée d’organiser un petit sondage ce dimanche.
J’ai donc dû ajouter 2 lignes à ma check-list de départ: vote pour le 1er tour et procuration pour le 2nd tour.
Cette année, pas de covoiturage (n’allez pas imaginer que j’ai été échaudé par le trajet retour de l’an dernier !).
Mon plan de vol est très simple:
Départ 10h30 à la sortie du bureau de vote.
Voiture jusqu’à la gare de Saint-Gaudens (pas la plus proche de chez moi, mais pratique pour aller passer le dernier week-end en Ariège si je ne termine pas en rampant).
Intercité jusqu’à Pau (visite expresse de la ville via funiculaire pendant la correspondance)
TER jusqu’à Bedous (service de nettoyage des vitres offert par la végétation qui pousse le long de cette jolie ligne de chemin de fer).
Car régional 550 jusqu’à Canfranc (Espagne) via le tunnel du Somport
2ème Car régional 550 jusqu’au Col du Somport. En fait je découvre sur place qu’il n’y a qu’un seul car 550 et un seul chauffeur qui assure les aller-retours entre Bedous et Canfranc. Selon les horaires, il prend le tunnel à l’aller et le col au retour, ou l’inverse.
Bref, pas si compliqué de rejoindre le col en transports publics ! Il suffit d’avoir la journée à y consacrer.
A 18h je retrouve donc ce col que je connais bien, pour y avoir poireauté quelques heures l’an dernier “avec mon gros sac”.
En moins d’un an, la météo a bien changé !
Il fait froid. Je dois déjà sortir mon bonnet.
Ma check-list s'arrête ici. J’ai bien pris soin de ne pas planifier la suite.
Et maintenant je fais quoi ?
Je disparais tout seul dans les nuages ? Les montagnes avaient l’air jolies l’an dernier, c’est dommage de ne pas les voir.
Je passe la nuit au sec à l’auberge du col ? S’il fait beau demain matin, je pourrais profiter de la vue…
Je pèse le pour et le contre devant la statue de la vierge.
N’ayant pas réussi à trancher, je vais me renseigner à l'auberge.
Comme ça si c’est complet, c’est décidé !
Il reste de la place. La nuit coûte 29 € avec le petit-déjeuner compris.
Oui mais voilà, moi j’ai prévu mon petit-déjeuner, et si je ne le mange pas, je vais le porter inutilement !
Un argument massue qui résout mon dilemme. Me voici parti dans les nuages !
Je repasse devant la vierge à la recherche d’un départ de sentier.
Je ne vois rien. Enfin si je vois mes pieds et ce qu’il y a à proximité immédiate. Mais le reste…
C’est donc avec l’aide des satellites que je fais mes premiers pas sur la “Senda de Camille” pourtant bien marquée.
En moins de 100 mètres, l’herbe qui borde le chemin a transféré suffisamment d’eau à mes chaussures pour dissiper tout espoir de garder des chaussettes sèches.
Bon, les courbes de niveau sont rassurantes, je ne cours à priori pas grand risque à marcher sur ces crêtes en soirée sans visibilité.
Enfin, si on exclut le risque de se perdre. Parce que là clairement, sans l’aide de la technologie ça serait une toute autre histoire.
Après 30 minutes et plusieurs petits virages, ma boussole interne a un biais de 45° !
Au bout d'une heure, le relief immédiat se modifie sensiblement.
La pente devient importante. On dirait que je passe sous une barre rocheuse, mais je ne peux pas l’apercevoir.
Puis le balisage du GR11 fait un détour en aval qui n’était pas prévu sur ma trace.
Je fais confiance au balisage qui semble tout frais mais qui m’emmène sur de petits cailloux qui roulent sous les pieds dans une pente prononcée.
Ce que j’aperçois me laisse penser qu’un récent glissement de terrain a emporté le GR, et qu’il a été retracé tant bien que mal.
Il me faut à présent franchir le Gave d’Aspe qui est en pleine forme.
Je fais quelques acrobaties sur les rochers glissants et m’en sors avec un seul pied dans l’eau. 
De l’autre côté, des traces de coulées de boue et d’arbres arrachés.
Je sursaute quand surgit devant moi un autre marcheur. Je me croyais vraiment seul ce soir, et il est aussi surpris que moi.
C’est un Belge flamand qui est sur le parcours de l’hexatrek à l’envers. Il marche léger aussi avec un sac Bonfus.
Moins de 3h après mon départ, j’arrive au bord du lac.
Il parait immense car l’autre rive se confond avec le ciel.
Il y a déjà 2 tentes au bord de l’eau. En bon voisin, je vais dire bonjour avant de m’installer.
Il s’agit de 2 espagnols qui étaient en train de s’endormir.
Oui oui vous avez bien lu: des espagnols réveillés par un français à 21h ! C’est le monde à l’envers.
Ils ne parlent ni français, ni anglais et je m'aperçois que mon espagnol qui date du lycée est vraiment rouillé. C’est l’occasion de m’exercer un peu, mais ils s’excusent d’être aussi fatigués et retournent se coucher.
Je trouve un emplacement un peu en hauteur à l’écart du lac mais à ce stade d’humidité de l’air ça ne changera pas grand-chose: je sais que la tente sera bonne à essorer demain matin.
Malgré la luminosité déclinante et la température plutôt fraîche, je trouve le courage de me dévêtir pour une toilette intégrale dans le ruisseau et une lessive de chaussettes. Demain je serais mouillé mais propre !
Je dîne face au lac d’un reste de baguette et de chorizo avec 3 cuillères de beurre de cacahuète en dessert.
Ni cuisine, ni vaisselle ce soir. Il fait déjà nuit.
Je n'ai pas de réseau pour regarder le résultat des élections. Çà attendra.
Je m’endors, bercé par les cloches des vaches, rêvant de découvrir le paysage qui m'entoure demain matin…
Parcours du jour: -> Trace téléchargeable sur VisuGPX
Quelques chiffres:
Dernière modification par Bombadyl (14-07-2024 17:00:11)
Hors ligne
#2 14-07-2024 17:12:06
- Olivier642
- Membre
- Inscription : 29-12-2023
- Site Web
Re : [Récit + liste] aH cheRs Pieds mouillés ! 4ème et dernière partie
Chouette, ça redémarre 
Hors ligne
#3 14-07-2024 17:13:10
- bernard_lyon
- Μηδὲν ἄγαν
- Lieu : Lyon
- Inscription : 16-12-2015
Re : [Récit + liste] aH cheRs Pieds mouillés ! 4ème et dernière partie
Chouette… ça repart !
Jolie photo avec la tente et le sac, et l'horizon embrumé de tous les possibles…
"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route." (Jean Giono, "Que ma joie demeure")
Hors ligne
#4 14-07-2024 17:14:11
- bernard_lyon
- Μηδὲν ἄγαν
- Lieu : Lyon
- Inscription : 16-12-2015
Re : [Récit + liste] aH cheRs Pieds mouillés ! 4ème et dernière partie
Ah ben je ne m'étais pas concerté avec Olivier, je le jure. 
"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route." (Jean Giono, "Que ma joie demeure")
Hors ligne
#5 14-07-2024 17:28:11
- Hervé27
- éMULe
- Lieu : Thann, Alsace
- Inscription : 01-11-2017
- Site Web
Re : [Récit + liste] aH cheRs Pieds mouillés ! 4ème et dernière partie
Chouette, la saison 4 
!
On voit que tout baigne et que le cloche pied 2023 enquille à pieds joints dans les flaques pour 2024. Quel sens de l'enchaînement !
Dernière modification par Hervé27 (14-07-2024 19:44:56)
Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade
Hors ligne
#6 Hier 19:56:15
- Bombadyl
- Membre
- Lieu : Pyrénées
- Inscription : 27-05-2021
Re : [Récit + liste] aH cheRs Pieds mouillés ! 4ème et dernière partie
Merci pour votre passage !
#707403On voit que tout baigne et que le cloche pied 2023 enquille à pieds joints dans les flaques pour 2024. Quel sens de l'enchaînement !
Ça pour baigner, ça baigne !
Ne sortez pas le pop corn tout de suite, il y a encore de l'humidité dans l'air...
Hors ligne