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#26 30-11-2023 13:01:45

Rhomain
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

J'aime bien ces aventures qui ont un but, même (surtout) absurde smile
Je suis curieux de voir par où tu vas passer ensuite !
J'ai l'impression que tu planifiais un peu au jour le jour ton parcours. Tu avais quand même une vague idée des sentiers que tu allais suivre avant de partir ? Tu anticipais quand même les ravitaillements (moins compliqué qu'en montagne c'est sûr, mais on peut avoir des surprises sur les horaires d'ouverture des petites épicerie de village des fois).

Je suis plutôt comme toi pour les bivouac en plaine quand je suis à vélo, j'ai plus d’appréhension et de craintes à m'installer près de la civilisation. Mais j'ai souvent rencontré des cyclotouristes qui me disaient, ben non nous on a pas de problème, on demande aux habitants qui nous disent qu'on peut s'installer dans le pré en face. Un jour peut-être j'oserai roll

J'attends la suite

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#27 30-11-2023 17:10:20

ASM
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

foxof a écrit :

#694952Jour 10 : Du camping de Pradelles Cabardes à la forêt du haut Agout (11/05/23)
... Peu après je prends la bifurcation nord toujours sur le GR7 et une bien étrange scène m'attends en passant au lieu dit «Sales», si mes souvenirs sont bons. La fontaine indiqué sur Osmand ne fonctionnant pas, je demande à un homme m'observant depuis le haut de sa maison si je peux trouver de l'eau. Celui-ci m'indique, froidement de continuer sur quelques dizaine de mètre et de prendre à gauche. Je ne vois rien, et lorsque je suis face à une porte, il m'engueule de l'ouvrir. J'ouvre donc et tombe nez à nez avec un autre homme à qui j'explique que je cherche de l'eau. Celui-ci ne répond pas, et s’assoit à une table. Je me dirige donc vers le l'évier, pas totalement rassuré et me sers en eau. Une dame passe alors mais m'ignore totalement. Après avoir rechargé en eau, je quitte cette charmante compagnie et je n'aurai aucune réponse à mon « au revoir ». Je ne traîne pas dans les parages et continue le long du GR7....

C'est le genre de petites aventures qu'on n'oublie pas. Peut-être qu'ils étaient muets ou sourds/muets ?.

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#28 30-11-2023 18:49:02

Lodewijk
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Salut, smile

A Sales il y a un robinet extérieur accessible à tous. Il est très bien caché par contre  big_smile  C'est une dame du haut de sa fenêtre qui me l'a indiqué gentiment.

Pour faire la jonction entre Le portail de Nore et le roc de Peyremaux je conseille à tous de descendre par les anciennes pistes de ski de fond et de rejoindre côté  Tarn sainte Philomène ou la cabane de chasse, de suivre ensuite le grp du Tour de la Haute Vallée du Thoré  en direction des anciens fours à verre pour rejoindre le Roc. On peut aussi faire du hors piste à divers endroits.

Pour moi c'est très jolie,  très forestier, parcourus de nombreux ruisseaux, petite chute d'eau.. il faut  juste savoir que cela rajoute des bornes.

A pluche.

Édition : Correction.

Dernière modification par Lodewijk (30-11-2023 19:22:53)

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#29 01-12-2023 16:00:02

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Bombadyl a écrit :

Tip top!
pouce  pouce  pouce


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

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#30 01-12-2023 16:05:49

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Rhomain a écrit :

#694997J'aime bien ces aventures qui ont un but, même (surtout) absurde smile
Je suis curieux de voir par où tu vas passer ensuite !
J'ai l'impression que tu planifiais un peu au jour le jour ton parcours. Tu avais quand même une vague idée des sentiers que tu allais suivre avant de partir ? Tu anticipais quand même les ravitaillements (moins compliqué qu'en montagne c'est sûr, mais on peut avoir des surprises sur les horaires d'ouverture des petites épicerie de village des fois).

Je suis plutôt comme toi pour les bivouac en plaine quand je suis à vélo, j'ai plus d’appréhension et de craintes à m'installer près de la civilisation. Mais j'ai souvent rencontré des cyclotouristes qui me disaient, ben non nous on a pas de problème, on demande aux habitants qui nous disent qu'on peut s'installer dans le pré en face. Un jour peut-être j'oserai roll

J'attends la suite

Oui, je planifiais rarement à plus de deux jours. Et non, je n'avais pas d'idée précise avant le départ. Je pars du principe que le nombre potentiel d'imprévus sur une itinérance m'obligerait soit à prévoir une infinité de possibilité, ce qui prendrait trop de temps, soit à en prévoir une seule mais ayant toujours eu des imprévus, j'ai abandonné l'idée de suivre une trace précise. Qui plus est, personnellement, je trouve assez agaçant et chronophage de préparer méticuleusement sa trace pour ne pas pouvoir la suivre au final.

Pour les épiceries, je prévoyais surtout de ne pas m'y rendre un dimanche ou jour férié (cette itinérance s'étant effectuée en Mai) et je chargeais donc un peu plus le samedi ou veille de jour férié. Pour les horaires d'ouverture, je pouvais accélérer ou ralentir en cas d'impératif horaire.

Oui, moi aussi, peut-être qu'un jour, j'oserai big_smile


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#31 01-12-2023 16:07:12

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

ASM a écrit :

#695009

foxof a écrit :

#694952Jour 10 : Du camping de Pradelles Cabardes à la forêt du haut Agout (11/05/23)
... Peu après je prends la bifurcation nord toujours sur le GR7 et une bien étrange scène m'attends en passant au lieu dit «Sales», si mes souvenirs sont bons. La fontaine indiqué sur Osmand ne fonctionnant pas, je demande à un homme m'observant depuis le haut de sa maison si je peux trouver de l'eau. Celui-ci m'indique, froidement de continuer sur quelques dizaine de mètre et de prendre à gauche. Je ne vois rien, et lorsque je suis face à une porte, il m'engueule de l'ouvrir. J'ouvre donc et tombe nez à nez avec un autre homme à qui j'explique que je cherche de l'eau. Celui-ci ne répond pas, et s’assoit à une table. Je me dirige donc vers le l'évier, pas totalement rassuré et me sers en eau. Une dame passe alors mais m'ignore totalement. Après avoir rechargé en eau, je quitte cette charmante compagnie et je n'aurai aucune réponse à mon « au revoir ». Je ne traîne pas dans les parages et continue le long du GR7....

C'est le genre de petites aventures qu'on n'oublie pas. Peut-être qu'ils étaient muets ou sourds/muets ?.

Oui peut-être... Sur le moment, je n'étais pas vraiment rassuré, et ne souhaitais que filer au plus vite, peut-être à tort...


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#32 01-12-2023 16:11:40

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Lodewijk a écrit :

#695019Salut, smile

A Sales il y a un robinet extérieur accessible à tous. Il est très bien caché par contre  big_smile  C'est une dame du haut de sa fenêtre qui me l'a indiqué gentiment.

Pour faire la jonction entre Le portail de Nore et le roc de Peyremaux je conseille à tous de descendre par les anciennes pistes de ski de fond et de rejoindre côté  Tarn sainte Philomène ou la cabane de chasse, de suivre ensuite le grp du Tour de la Haute Vallée du Thoré  en direction des anciens fours à verre pour rejoindre le Roc. On peut aussi faire du hors piste à divers endroits.

Pour moi c'est très jolie,  très forestier, parcourus de nombreux ruisseaux, petite chute d'eau.. il faut  juste savoir que cela rajoute des bornes.

A pluche.

Édition : Correction.

Visiblement, si j'en crois les indications (certes floues) du monsieur, celui-ci était à l'arrêt...

J'ai en effet fait au plus court sur cette partie. C'est le problème des itinérances, on "rate" beaucoup d'endroits pas loin des sentiers. (Sauf si on prépare d'avantage l'itinérance que moi) smile


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#33 01-12-2023 17:42:16

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 11 : De la forêt du Haut Agout au refuge du lac de Vézoles (12/05/23)

La pluie a duré une bonne partie de la nuit et, étant en forêt, l'humidité est presque palpable au réveil. Proche d'une ville, je choisis de ne pas prendre de petit déjeuner avant d'y être et d'avoir fais quelques courses. Je suis donc la piste me permettant la jonction avec le GR7 avant de m'enfoncer dans une petite vallée et de parvenir à Labastide-Rouairoux. Comme prévu, je passe au supermarché, et m'installe tranquillement sur une table de pique-nique près du Thoré. J'en profite pour donner des nouvelles à mes proches, faire un point météo. Pendant cet intermède, le ciel se dégage légèrement et j'en vois le bleu.

Je reprends ma route via le GR7, confondu ici avec le GRP Haute vallée du Thore. A la sortie du village, je suis surpris de voir un cadavre de biche le long du chemin. Je ne me sens pas au meilleur de ma forme ce matin et, arrivé à l'intersection avec la D64, je privilégie la distance à la qualité du sol. Je marche donc sur du bitume, sur une route très peu fréquentée et termine donc la moitié de dénivelé me permettant d'atteindre les 800 mètres d'altitude. Je m'installe à la table de pique-nique, le vent s'étant levé avec la hauteur, j'espère y faire sécher mes affaires. Quitte à être bloqué ici, et sans aucune assurance de n'avoir pas de pluie plus tard, j'en profite pour déjeuner ici. C'est certes tôt, mais je pourrai ainsi marcher sans trop de pauses durant l'après-midi. Malheureusement, la pluie revient par intermittence, inutile d'envisager le séchage tant espéré.

Finalement, les éclaircies apparaissent un petit peu durant cette longue marche forestière. Je marche sur du quasi plat (il y aura tout de même du dénivelé mais celui-ci est progressif) et plus ou moins plein ouest, difficile de faire plus efficace sur la carte. Le chemin est absolument désert, je ne croiserai qu'un quad, brisant le silence agréable de ces pas en forêt.

Je passe via le col des Thérondels, toujours bercé par mes pas, le chemin étant roulant, je n'ai pas à réfléchir, simplement à apprécier. Avant le lieu dit le Moulinet, je fais finalement une pause après plusieurs kilomètres. Je recharge en eau à un ruisseau et retrouve trace ( et sonorisation) de la civilisation avec un tracteur s'enfonçant dans la forêt. J'ai en ligne de mire, depuis ce matin, le lac de  Vézoles, et, sauf cas de force majeur, je pourrai y être sans difficulté ce soir.

Je traverse la départementale et continue, inlassablement, de suivre le GR7. Je garde un bon souvenir, premièrement du cols des bœufs, ou, après une journée faite de marche plate, le paysage se dévoile enfin, petit à petit devant moi. Mais surtout, c'est l'arrivée au lac, à partir du moment ou je quitte la piste, qui me marque particulièrement. Un agréable sentier pédestre s'offre à moi, me faisant monter les mètres me séparant de la hauteur du lac, jusqu'à mon arrivée face à son étendue. Les couleurs sont jolies en cette fin de journée. Seule ombre au tableau, un vent froid souffle assez fortement.

Je marche le long du GRP, prenant le lac par son côté sud et me rend au refuge du lac de Vézoles. C'est spartiate, et relativement accessible en voiture, je ne suis donc pas forcément attiré par le lieu pour la nuit. Je dîne assez tôt sur une des tables de pique nique, le vent toujours aussi fort, sèche rapidement, cette fois mes affaires. Ce même vent me convainc finalement de dormir dans le refuge. Les fortes averses de la nuit me confirmeront, à posteriori, dans mon choix...


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#34 02-12-2023 17:54:45

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 12 : Du refuge du lac de Vézole à la jasse de Grassiot (13/05/1023)

La nuit a été pluvieuse et humide. Bien que correct et étanche, le refuge ne dispose pas de porte et l'une des fenêtre est cassée. Autant dire qu'il fait très humide au réveil. Il pleut encore lorsque je me lève. Je décide donc de ne pas me presser et profite de la table pour prendre un bon petit-déjeuner. Je prépare doucement mon sac, mais la pluie tombe sans discontinuer. Je décide donc d'attendre un peu et de décaler mon départ ce matin. Je ne suis pas dans l'urgence après tout. Je bouquine en attendant.

Je décide qu'à 10h30 je partirai. Quand vient 10h30, je décale à 11h, puis à midi. La pluie s'est arrêté peu avant midi, le soleil se montre ! Après avoir eu beaucoup de pluie ces derniers jours, je me dis que j'ai pris la bonne décision, je ne me sentais pas de faire n'eut ce été une demi journée sous la pluie. En partant, après avoir religieusement remercié mon petit lieu de m'avoir accueilli cette nuit, je longe le lac sur sa face est et rattrape, sur la pointe nord, le GR7. Je croise une famille postée au refuge de Campblanc qui semble plus habillé pour un mariage que pour une randonnée.
Je fais mes adieux à ce joli lac, et m'engage sur une piste forestière, à nouveau relativement plate. Je la suis jusqu'à couper via le parc éolien de Fontfroide. L'endroit est sans surprise venteux, mais offre quelques jolis points de vue, dont je profite tranquillement.

Arrivé à la départementale, je fais ma pause du midi en m'abritant du vent, et d'une éventuelle averse, le ciel étant partiellement couvert, le temps variable. Rares sont les voitures garées sur le col. Mais je vois tout de même, depuis l'abri du col, un couple observant le monument proche, et un binôme se lançant sur une randonnée à la journée.

Après cette pause déjeuner, je reprends le GR7 avec, grosse originalité : une piste forestière ! Je suis sur la piste des crêtes, lorsqu'une voiture me rattrape. Au moment du dépassement, la femme à l'intérieur me dit se rendre au refuge. Je lui explique que, pour ma part, tout se fait à pied, et qu'une exception n'est pas à l'ordre du jour, surtout au vu de la courte journée de marche que j'effectue aujourd'hui. Je lui dis qu'on se voit d'ici que j'arrive au refuge. Le refuge me semblait être une nuit d'étape possible, mais, il semble en fait beaucoup trop proche pour que je m'y arrête.

La piste s'élève en quelques lacets et je la lâche pour rejoindre le refuge, toujours en suivant le GR7. Je revois donc la dame avec qui j'ai échangé il y a moins d'une heure. Celle ci est surprise de me voir arrivé si tôt et m'indique gentiment le point d'eau « sous » le refuge. Je n'avais pas trouvé d'eau aujourd'hui, je me réhydrate donc bien mais ne fais pas le plein pour marcher léger. Le refuge, non gardé, étant aussi gîte d'étape, elle le prépare pour un groupe d'hommes en mode « enterrement de vie de garçon » Autant dire que passer la nuit ici me semble encore moins attractif. Elle m'explique aussi, apprenant que je suis plus ou moins le GR7, que la partie sentiers plats de forêt se termine bientôt et qu'arrivant dans le massif du Caroux, les dénivelés seront bien différents, les paysages aussi. Je m'en réjouis d'avance !

Après lui avoir dit au revoir, je continue inlassablement sur le GR7, convaincu de pouvoir bien avancer encore en ce milieu d'après-midi. Je profite toutefois peu après du col de Couloumbou et de sa superbe vue sur les alentours. Les pistes forestières m'ont offert assez peu de jolies vues ces derniers jours, je me réjoui des premiers aperçus sur du dénivelé. Quelques centaines de mètres plus loin, j'arrive près d'une citerne sur un endroit relativement plat, juste avant le col du Montahut et décide finalement de m'y installer pour la soirée. La journée a été courte, mais j'ai un très bon ressenti sur ce lieu. C'est plat, herbeux, j'ai trouvé à m'abriter du vent, bien qu'il soit léger pour le moment. Je vois aux alentours plusieurs petits sommets avec une vue dégager. Le lendemain me donnera raison, car il eut été beaucoup plus difficile de trouver un coin de bivouac correct dans la descente. N'ayant pas totalement fais le plein d'eau, je dois rationner un peu pour ce soir, mais qu'importe ! Il y aura de l'eau en descendant demain matin. Je me repose et profite de l'instant.

Je suis surpris par un groupe de cinq marcheurs du dimanche, mais je devine rapidement qu'il s'agit des cinq personnes qui vont faire la fête ce soir. Nous discutons un peu et ceux si sont impressionnés par mon itinérance. Je continue ensuite de profiter de ma soirée, très tranquille et m'endors après le coucher du soleil.


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

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#35 04-12-2023 15:20:38

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 13 De la jasse de Grassiot au refuge de Caissenols le haut. (14/05/23)

Après la demi-journée d'hier et l'excellente sommeil de cette nuit, je suis en forme pour attaquer la journée. Et tant mieux, car le dénivelé est de retour ! Je démarre donc en étant fidèle au GR7 et effectuant docilement le tour du Montahut, chemin qui m'offre une multitude de points de vue sur les alentours.

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Les nuages disparaissent rapidement, je profite autant que possible ! S'en suit une longue descente, (500m d-) sur un sentier pas toujours des plus agréable, traversant quelques ruisseaux, dont certains à sec et très forestier. Je descend donc jusqu'au village de Bardou, dont la dame du gîte m'a expliqué hier qu'il a été racheté et rénové en partie, alors qu'il s'agissait d'un village totalement à l'abandon. J'y fais une courte pause, mais nous sommes dimanche, et c'est typiquement le genre de village parfait pour une promenade dominicale. Il y a donc quelques touristes et je ne prolonge pas la pause outre mesure.

Puis je remonte le long d'une vallée fermée jusqu'à Héric et croise beaucoup de randonneurs, y compris des itinérants, ce qui change des derniers jours ! Le GR7 est ici croisé  avec le GRP Tour des monts et lacs en Haut Languedoc, peut-être un classique de la région... Toujours est-il que je choisi de faire une bonne pause le long de cette vallée, malgré le passage, qui ira vite en s'amenuisant. Je reprends ensuite la montée jusqu'à Douch (nom qui m'amuse beaucoup) et ou une fête de village est organisé. Il semble que tout le village y soit réuni, musique, barnum, etc... Je ne me sens pas vraiment à l'aise après ces semaines de relative solitude. Je vais donc à la fontaine, tout proche de la fête et y prend de l'eau. Malheureusement, j'effectue ma boulette du jour en bloquant la fontaine et je ne parviens plus à empêcher l'eau de couler. Je demande de l'aide à un local, et ce n'est qu'avec une pince qu'il parvient à stopper l'écoulement de l'eau Je le remercie. Bon, j'ai fais le plein, c'est le principal.

Ici, après de longs moment de réflexions depuis la veille, je décide finalement de suivre le GRP plein nord, plutôt que le GR7, plein sud. Cette partie du GR7 avait l'air jolie, mais le parking archi-rempli au départ de la randonnée, que j'aperçois de loin, le beau temps, le fait qu'on soit dimanche, me font imaginer une forte fréquentation sur le Caroux. Par ailleurs, le chemin plein nord m'a l'air tout aussi agréable, avec potentiellement le refuge de Caissenols le haut sur ma route. Autre point d'importance, le GRP que je vais suivre m'oriente d'avantage sur la direction générale à suivre : Nord-Est.

Après une trentaine de minute de marche, je fais une pause en tentant de m'abriter du vent, très présent dès que j’atteins les 1000 mètres. Je m'en abrite comme je peux et je prends un déjeuner limité par la non utilisation de mon réchaud. Je continue ensuite ma marche, et je dispose de jolies vues sur ma gauche, de jolis reliefs. Je croise des promeneurs du dimanche, biens couverts du fort vent. Ce dernier se calme dès que je retrouve des arbres et se fait totalement silencieux lorsque je me dirige vers le col de l'Ourtigas. Je croise, dans cette descente, mes derniers randonneurs de la journée.

Le GRP suit sur ma carte le ruisseau de l'Ourtigas, qui n'apparait que peu de temps avant que j'atteigne le refuge de Caissenols le haut. Il s'agit d'un refuge très bien entretenu ou tout y est, l'espace, les tables, les chaises, les matelas à l'étage, de quoi cuisiner, bref, rien ne manque. Je rattrape mon déjeuner, et, malgré l'heure, je décide de m'arrêter là au vu du confort. J'enchaine donc une deuxième journée assez courte.

Suspectant des souris, je décide tout de même de dormir à l'extérieur où il y a beaucoup d'espace également ! Le ruisseau coulant à quelques mètres, je profite d'une très agréable et confortable soirée.


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#36 04-12-2023 17:52:11

tolliv
Sérénitude
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

foxof a écrit :

#695142Je reprends ensuite la montée jusqu'à Douch (nom qui m'amuse beaucoup)

Ce village est très connu car il y pousse une variété de pomme assez connue car très juteuse : la pomme de Douch.


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#37 04-12-2023 17:58:09

ester
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Bonjour Foxof,  smile

J'ai glissé un lien sur le wiki-récits en ajoutant 'Traversées' à : France hors Alpes/Jura/Pyrénées/DOM TOM

A discuter ou modifier si besoin.  wink


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#38 04-12-2023 23:08:53

Bombadyl
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

tolliv a écrit :

#695144Ce village est très connu car il y pousse une variété de pomme assez connue car très juteuse : la pomme de Douch.

lol

La dernière fois que j'y suis allé , j'ai failli acheter un tapis (de Douch).
En parlant de tapis, de fakir et d'épingles...


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

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#39 05-12-2023 00:10:04

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

ester a écrit :

#695145Bonjour Foxof,  smile

J'ai glissé un lien sur le wiki-récits en ajoutant 'Traversées' à : France hors Alpes/Jura/Pyrénées/DOM TOM

A discuter ou modifier si besoin.  wink


Pas de souci, c'est même un honneur pour moi  big_smile


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#40 05-12-2023 00:15:55

foxof
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Lieu : Grenoble
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Bombadyl a écrit :

#695161

tolliv a écrit :

#695144Ce village est très connu car il y pousse une variété de pomme assez connue car très juteuse : la pomme de Douch.

lol

La dernière fois que j'y suis allé , j'ai failli acheter un tapis (de Douch).
En parlant de tapis, de fakir et d'épingles...

lol lol lol

Je n'étais pas aussi créatifs que vous quand j'approchais de Douch, je me disais juste que les habitants ne devaient pas avoir de problème d'hygiène.

Merci Bombadyl! smile


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#41 05-12-2023 12:39:24

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 14 :  Du refuge de Caissenols le haut à la jasse de courtes (15/05/2023)

De mémoire, il s'agit là d'une des plus belles journées que je passerai au long de cette itinérance. Je profite d'un réveil en douceur, le bruit du ruisseau se faisant légèrement entendre. Je prends le petit déjeuner dans le refuge, tranquillement, et dans un silence absolu ! Je démarre ensuite la journée via un sentier agréable, en pleine verdure, et suivant le casselouvre. Très vite je passe via des anciennes bâtisses en pierre, signe d'une époque ou l'humain vivait en ces lieux et de son exode rural... Le soleil passe à travers les arbres et reflète la dureté des pierre. Les couleurs sont magnifiques...

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Toujours en marchant le long de ce GRP et après avoir croisé d'autres pierres anciennes, j'atteins le portail de Roquandouire, magnifique lieu évocateur d'une porte d'entrée vers de nouveaux horizons, qui me permet aussi de profiter d'une agréable vue. Seul bémol, le vent est très présent, je me cache donc grâce à ce qu'il reste du portail pour faire une première petite pause, le temps de me confirmer la voie à suivre : Andabre.

Si mes souvenirs sont bons, c'est au cours de cette descente que j'entends s'entrechoquer des cornes d'animaux. Et il s'agit de bouquetins, sauf erreur de ma part. Je suis extrêmement surpris d'en croiser loin des hautes montagnes française, mais visiblement, ce dernier a trouvé dans ce relief escarpé un lieu propice à ses besoins. J'arrive finalement à Andrade, recharge un peu d'eau, fais une pause devant la mairie et étudie le terrain.

Une amie m'ayant contacté car se rendant dans l'Hérault (à Saint-Guilhem-le-désert) en voiture depuis la Manche,  nous allons tenter de nous croiser. Je planifie donc mes choix en fonction de ce paramètre, en ayant bien noté qu'elle n'est absolument pas sure d'être ce soir dans les environs. Je vais donc me rapprocher, autant que possible du Bousquet d'Orb, ou nous nous retrouverons finalement le lendemain matin.

Pour le moment, je suis le PR me menant au col de la Devèse pour rallier le joli village de Mècle. Après avoir passé le lieu dit « la randonnière » je vois un chien qui vient en aboyant. Le loulou n'étant pas des plus féroces, j'entame la conversation, non pas avec lui, mais avec ses propriétaires, qui sont à jardiner chez eux. Ceux-ci, bien qu'en étant proche ne se sont pas rendus au refuge ou j'ai dormi depuis longtemps mais sont ravis de savoir qu'il est toujours en bon état. Plutôt inquiet de la sécheresse, ils concluent en me souhaitant de marcher tant que mes jambes me portent. Heureux hasard, c'est précisément le programme !

Après quelques lacets, j'arrive à Mècles, désert mais charmant. Je recharge en eau et c'est parti pour une longue montée jusqu'au mont Agut. Je rejoins d'abord une piste au col de la Fontasse ou 2 ouvriers sont à patienter près d'une sorte de tractopelle. Je continue le long de la piste et finis par en rattraper une autre. Il ne s'agit pas d'une tractobelle mais plutôt d'une grosse débroussailleuse pour couper les herbes et arbustes le long de la piste. Je suis dubitatif en ce qui concerne l'intérêt de couper ici les herbes et arbustes, tant je ne vois pas qui ils peuvent gêner. Mais, loin d'être spécialiste, je ne tire aucune conclusion.

J'hésite à faire ma pause de midi au col de la Font mais les antennes du mont Cabanes me promettent un panorama dégagé. Finalement, j'ai la chance de trouver au mont cabanes une table de pique-nique. Avec une telle vue, et malgré le vent, je mange ici, non sans m'être couvert. Bien que sur l'un des sentiers de Compostelle, je serai seul ce midi. (comme quasiment l'ensemble de la journée d'ailleurs). J'en profite pour faire sécher ma tente, l'humidité était forte ce matin près du refuge.

Après manger, je continue le long de la ligne de crète au mont Paréviol puis au mont Agut avant de rejoindre la piste forestière, le GRP et le GR653. Il m'a traversé l'esprit, je me souviens, de continuer le long de cette crête, tant les vues étaient agréables. Mais je décide finalement de garder le bon « cap » de ma traversée, la ligne de crête se dirigeant sud-est. Le long de la piste je salue d'un « bonjour » un randonneur, qui me répond par un « buon camino ». Eh oui, Chemin de compostelle donc...

J'ai confirmation au col de Serviès que mon amie arrivera trop tard pour ce soir et que, par conséquent nous nous verrons demain au Bousquet d'Orb ou elle passera la nuit. Je décide donc de m'en rapprocher autant que possible ce soir. Seul bémol, toutes les lignes bleues sur le géoportail, les ruisseaux et sources, sont à sec. Je commence à me dire que l'eau risque de me manquer. Pour autant, je ne souhaite pas redescendre au village de Serviès, je continue donc le long du GR 653.

Au col du Liourel, je vais voir à quoi ressemble la Jasse d'Azin. Une fois de plus, les ruisseaux aux alentours sont à secs. Cependant, de l'eau est présente dans des bouteilles en plastique dans le refuge. Au vu de ma situation, je prends juste ce qu'il me faut pour ce soir. Je pourrai me passer d'eau demain matin jusqu'au Bousquet d'Orb. J'en laisse une large quantité. Je continue le long de la piste et j'ai la surprise de voir une voiture accidentée en bord de piste. Plusieurs personnes sont présentes et attendent la dépanneuse. Je trace donc mon chemin. Et j'arrive finalement à la Jasse de courtes, ou je compte passer la nuit.

La cabane est très sommaire, mais amplement suffisante pour moi ce soir. Je suis fatigué mais ravi de cette journée. Je suis, qui plus est, très léger car j'ai prévu de recharger demain en supérette.
La soirée est agréable, le ciel se voilant légèrement en fin de journée. Je dors ce soir sur une table.

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#42 05-12-2023 12:53:37

Chat Mauve
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Bonjour,

foxof a écrit :

#695185…j'entends s'entrechoquer des cornes d'animaux. Et il s'agit de bouquetins, sauf erreur de ma part. Je suis extrêmement surpris d'en croiser loin des hautes montagnes française…

Tu les a vus ?
Sinon, mouflons corses ?


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#43 05-12-2023 12:59:20

ester
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

foxof a écrit :

Je suis dubitatif en ce qui concerne l'intérêt de couper ici les herbes et arbustes, tant je ne vois pas qui ils peuvent gêner. Mais, loin d'être spécialiste, je ne tire aucune conclusion.

Il s'agit sans doute de plan anti-incendies...  wink

Edit : il y a quelques décennies, vers Héric, j'avais vu des mouflons, si ma mémoire ne me trompe pas... smile

Dernière modification par ester (05-12-2023 13:15:22)


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#44 05-12-2023 13:00:47

ester
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

(doublon)  roll  big_smile

Dernière modification par ester (05-12-2023 13:15:53)


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#45 05-12-2023 13:33:51

tolliv
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Chat Mauve a écrit :

#695186Bonjour,

foxof a écrit :

#695185…j'entends s'entrechoquer des cornes d'animaux. Et il s'agit de bouquetins, sauf erreur de ma part. Je suis extrêmement surpris d'en croiser loin des hautes montagnes française…

Tu les a vus ?
Sinon, mouflons corses ?

Ah oui, c'est surement ça, ils ont été introduits dans le massif du Caroux dans les année 1950 pour la survie de l'espère. De nos jours, il y en aurait presque trop !
Je me suis retrouvé un jour nez à nez face à un troupeau avec le chef qui s'était interposé entre moi et le troupeau le temps qu'il dégage.
J'avais été très impressionné !

Dernière modification par tolliv (05-12-2023 13:37:13)


"La vie est trop courte pour être petite"

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#46 08-12-2023 12:38:38

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

tolliv a écrit :

#695191

Chat Mauve a écrit :

#695186Bonjour,

foxof a écrit :

#695185…j'entends s'entrechoquer des cornes d'animaux. Et il s'agit de bouquetins, sauf erreur de ma part. Je suis extrêmement surpris d'en croiser loin des hautes montagnes française…

Tu les a vus ?
Sinon, mouflons corses ?

Ah oui, c'est surement ça, ils ont été introduits dans le massif du Caroux dans les année 1950 pour la survie de l'espère. De nos jours, il y en aurait presque trop !
Je me suis retrouvé un jour nez à nez face à un troupeau avec le chef qui s'était interposé entre moi et le troupeau le temps qu'il dégage.
J'avais été très impressionné !

Je les avais vu en effet, mais difficile de me rappeler après tant de temps. Il pourrait en effet s'agir de mouflons.


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#47 08-12-2023 12:44:32

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 15 De la jasse des courtes au camping les sources de Soubès (16/05/23)

Je passe une agréable et reposante nuit dans cette petite cabane. Après avoir rangé matelas et sac de couchage, j'utilise la table pour la collation matinale. Je ne traîne pas trop car je me sais attendu plus bas. Je reprends donc le fil du GR653 et j'aurai la surprise ce matin de croiser plus de randonneurs itinérants que toutes ces dernières journées, voir semaines... Pas moins d'une dizaine de personnes avant d'arriver au Bousquet d'Orb, qui est, j'imagine, un point de départ d'étape du Camino.

Quoiqu'agréable, ce chemin est plus long qui me semblait l'être sur ma carte. Mais j'arrive tout de même dans les temps au Bousquet d'Orb, et pour cause, je ne parviens plus à joindre mon amie. Je lui laisse un sms lui expliquant que je vais faire mes courses et je la trouve à la sortie du magasin.
Nous allons donc petit déjeuner ensemble dans un parc ou il fait frais sans faire froid et papotons pas mal de temps.

Au bout d'une bonne heure et demi, nous nous décidons à prendre le chemin. Je lui propose de m'accompagner le long du GR, ce qu'elle accepte et c'est ainsi que nous faisons le « chemin » (il s'agira en fait d'une route:( ) jusqu'à Lunas ou nous prenons un verre en terrasse (une bière en ce qui me concerne!). Nous nous séparons ensuite et je continue sur le GRP Haut Languedoc et Vignoble jusqu'à la chapelle de Notre-Dame-de-Nize ou je déjeune à l'ombre de quelques arbres et près du ruisseau de Nize.

De rares touristes ici, dont l'un qui cherche sa femme que je pense avoir croisé quelques minutes auparavant en chemin vers Lunas. En étudiant la carte, je me rends compte que le timing n'est pas excellent : je vais arriver à Lodève en fin d'après-midi, il sera compliqué d'y bivouaquer et je n'y vois aucun camping sur ma carte. Par conséquent, je décide qu'après Lodève, soit je marcherai jusqu'à trouver un lieu de bivouac, soit je pousserai jusqu'au camping des sources proche de Soubès.

Je reprends le GRP un court instant avant de le couper par le PR, assez ancien mais pratiquable qui me mène au lieu dit Casplos. La montée est en pleine forêt et je suis content de m'en dégager pour retrouver le GR7, que j'avais laissé il y a quelques jours. Je profite également à partir d'ici, d'un joli point de vue, que je garde une bonne partie de la descente jusqu'à Lodève. Présent également le vent, assez fort, qui me décourage quelque peu d'un bivouac pour ce soir. Malgré quelques lacets qui me font perdre du temps, et que je ne parviens pas à couper, je suis heureux de retrouver une végétation, aux abords de Lodève qui s'apparente clairement à celle du sud. J'ai fais une partie de mes étude à Aix en Provence il y a quelques années, et je suis toujours heureux de trouver de la végétation qui me rappelle un peu cette période, même si, soyons clair, l'Hérault n'est pas la Provence !

En me rapprochant de Lodève, je me rapproche clairement de la civilisation et de l'une de ses brillantes œuvres : l'Autoroute A75, qui se fait entendre de loin. L'arrivée à Lodève, fatigué, s'agrémente d'une pause de quinze minutes près d'un point d'eau et d'un parc, à l'ombre. La température, sans le vent présent plus haut, est nettement plus élevée. En reprenant mon chemin, je traverse la ville et tombe sur une petite boulangerie qui propose de la brioche végan. Alors, pour le commun des mortels, ce n'est pas une information digne d'intérêt, mais pour moi, qui suis végan depuis de longues années, et qui me résous à manger des viennoiseries non vegans, les autres étant très rares, je suis à la fois ravi et surpris. J'en prends une bonne tranche, heureux de ma halte.

Il est aux alentours de 17h quand je me lance dans une sorte de « trip du soir » (pour paraphraser un célèbre auteur de récit de ce site). Après plusieurs petites montées successives, j'atteins Soumont et je fais une petite pause rapide au bord d'un petit étang. Je continue ensuite sur le GR7, lâchant à ce moment le GR653. Je n'avance pas très vite en cette fin de journée, les constructions et les champs sont présent, et le vent est de retour,je ne bivouaquerai pas ce soir et je prends donc la décision d'appeler le camping pour leur signaler mon arrivée aux alentours de 19h. L'homme au téléphone, entendant le vent souffler, me demande si je suis sur les hauteurs du Larzac, je lui réponds, amusé : « pas encore ! »

Je passe donc le village de Fozières et lâche, cette fois, le GR7, pour utiliser le bitume qui m'amène au camping. Les derniers kilomètres sont longs, surtout que la route fait un long détour, et que, sauf à couper chez des particuliers, je suis bien obligé de la suivre. J'arrive donc peu après 19h au camping et je suis sur un emplacement isolé. Le camping étant très calme, je ne tarde pas à m'endormir une fois la tente installée, après avoir dîner et m'être douché.

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#48 09-12-2023 15:48:32

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 0 (17/05/23)

Etant arrivé un peu tard hier, je décide de profiter du camping pour m'offrir une Journée zéro. Dans la matinée, je me rends via la route puis un petit sentier suivi d'un ponton au bourg de Soubès dans une petite épicerie. Le propriétaire est traileur/randonneur et nous discutons donc pas mal de mon itinérance mais aussi des sentiers alentours, et de ce qui m'attend dans les prochains jours.

Je reviens ensuite sur mes pas, le village est quasi désert, et je retrouve le « confort » de mon petit cocon. Le temps n'est pas désagréable et, après avoir mis en route une machine, je m'allonge dans l'herbe, en lisant. Je profite d'une sieste l'après-midi, et j'envisage tranquillement la suite de l'aventure : Le Larzac, à nouveau, un nom qui ne m'est pas étranger, et sur lequel je prends quelque peu le temps de me renseigner sur internet. J'y découvre un territoire chargé d'histoire et de résistance.


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#49 09-12-2023 15:56:27

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 16 Du camping Les Sources de Soubès au bivouac de Puech Jusclat (18/05/23)

Au matin, je reprends l'itinéraire pris hier pour me rendre au village de Soubès, passe à nouveau à l'épicerie, ou le propritétaire me souhaite bonne chance et me fait cadeau de quelques fruits au choix. Vraiment sympa! Le plateau du Larzac est bien dessiné devant moi et je mesure le dénivelé qu'il va falloir parcourir pour m'y rendre, en suivant le GRP tour du Larzac méridional, plein nord. Je m'élève donc petit à petit, d'abord à travers les petites routes et les maisons, ensuite à travers la végétation. Pas de souci pour effectuer les 500 mètres de d+ ce matin après la bonne journée de repos d'hier. Après la montée j'arrive finalement sur le plateau, où, m'attendent des sentiers plats et roulants.

L'ambiance sur le Larzac est solitaire, le ciel se dégage petit à petit, et j'en aperçois donc les étendues au fur et à mesure de mon avancée. De vieilles demeures sont ici abandonnées pendant que des bergers résident encore ici (à l'année?). Il y a deux jours, je n'aurai probablement pas eu l'énergie de monter jusqu'ici, cependant, les lieux de bivouac semblent être nombreux. Les étendues sont assez immense, mais les grillages des bergers rappellent que nous ne sommes pas en montagne, les zones sont biens délimitées. Un point à garder en tête, et on m'a prévenu, il n'y a pas d'eau sur le plateau, j'en ai donc pris suffisamment ce matin.

Si je marche d'abord sur un sentier, celui-ci se transforme vite en piste. Au bout de quelques kilomètres, la piste devient une route qui me rapproche du Caylar. Si le passage de la D155 est désert, il n'en est pas de même du passage de la D142 ou je devine, lisant la carte un raccourci pour qui sort de l'Autoroute et souhaite éviter le passage au Caylar. Enfin, le long de la D9, je me contente de suivre la route pour rejoindre le village. En ce jour férié, et début de pont, il y a quelques touristes au village. C'est plutôt vivant ! Je m'abrite du léger vent peu après la mairie, sous un abri et proche de toilettes publiques avant de reprendre la route, après avoir grignoté. Je suis encore une départementale, toujours plein nord, avant de m'extirper sur la droite pour suivre un sentier, à nouveau désert. (mais qu'ont-ils de mieux à faire que de randonner en un jour férié??)

En soit, le sentier n'est pas désagréable, mais, saison oblige, les petites chenilles qui pendent le long des arbres ne cessent de s'accrocher à moi. Si la situation est amusante au début, ces petites bêtes s'avèrent être très nombreuses le long de ce sentier en particulier, et, premier à « ouvrir » le passage, elles profite de ma venue pour se coller à moi. Je ne connais que trop mal cet insecte et quel est son but, mais s'il pend en attente d'un « taxi humain », c'est réussi. J'aurai donc la chance d'en trouver sur mes vêtements et mon sac, malgré mes spectaculaires esquives! big_smile

En arrivant à la Couvertoirade, je quitte l'Hérault et rentre, momentanément, dans l'Aveyron, ce que n'avait pas manqué de me faire remarquer Osmand, puisque mon plan ne s'affiche plus au delà de la frontière entre les deux départements. J'ai anticipé lors de ma pause au Caylar en chargeant ladite carte. La Couvertoirade, c'est un des « plus beaux villages de France » et je m'en rends compte au vu des touristes aux alentours du village en ce jour férié. Je décide par conséquent de ne pas entrer « dans »le village mais effectue ma pause du midi pas très loin, au tout début du GR71, sur un petit tas de cailloux.

En reprenant le chemin, le temps se couvre quelque peu, mais le chemin reste agréable, facile, plat et me laisse dans mes pensées. Arrivé au bout de la ligne direction Est, le chemin prend la direction Nord dans une sorte de petite gorge ou vallon, fermée et très végétalisée, dans laquelle il fait très sombre. Il y a beaucoup de feuilles au sol, et je manque plusieurs fois de me faire mal à la cheville sur des rochers invisibilisés pas ces feuilles. Cette partie du chemin me paraît donc plus longue et je suis ravi d'en venir à bout pour m'extirper et prendre à nouveau plein Est. Au passage, je suis ravi de récupérer la lumière du jour !

Dans le Causse de Campestre, je retrouve les grillages de larges zones d'élevages et les vues sur les alentours. Un bivouac assez tôt ne sera donc pas envisageable ici, mais, de toutes façons, après ma J0, j'ai l'énergie pour continuer. J'en ai profité pour déjà (!) quitter l'Aveyron et je suis à présent dans le Gard. Après une pause au Mas Gauzin ou je bois et mange un peu, je continue de suivre le GR71 et me rends à Homs. Quelques gouttes tombent, mais rien de méchant pour le moment. Je ne vois toujours aucun lieu vraiment propice pour le bivouac. C'est à l'approche de la D99, sur la colline de Puech Jusclat, après avoir tourné un peu autour, que je décide de poser la tente. Je suis heureux d'avoir trouvé ici lieu pour dormir pour deux raisons : d'abord, bien qu'étant constituée majoritairement de lignes droites, je suis fatigué de la journée, ensuite, je me donne un rab de temps,  jusqu'à demain matin, pour décider si je continue sur le GR71 ou si je suis sa variante le GR71A. La cause de cette indécision : les orages prévus dans les prochains jours qui m'invitent à privilégier la plaine à l'altitude (relative) du col de l'homme mort. J'espère que les prévisions météo s'affineront et seront plus optimistes demain, et je m'endors sereinement, entendant quelques rares véhicules passant sur la départementale, mais bien caché derrière une armada de buisson.


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#50 13-12-2023 19:07:25

foxof
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Re : [Récit + liste] Des Pyrénées à Alès

Jour 17 : Du bivouac de Puech Jusclat au col de Mouzoulès (19/05/23)

Au réveil, après avoir bien dormi, mon premier réflexe est de vérifier la météo. Pas de changement, ce sont bien des orages/pluies qui sont annoncés sur les prochains jours. Par prudence, mais aussi parce qu'il y aurait eu peu d'intérêt à monter pour rester dans les nuages, je vais jouer la carte de la sécurité. Bien que n'en ayant jamais vécu, j'ai suffisamment entendu dire que les tempêtes cévenolles peuvent être assez violentes, je ne m'y risque donc pas. Ainsi, lorsque je rejoins la D999, je prends la direction du GR71A et c'est donc par les villages que je vais traverser aujourd'hui. Points positifs : le sac est léger, je n'ai besoin ni d'eau, ni de beaucoup de nourriture.

Arrivé à Alzon, je suis le GR avant de bifurquer via des PR et d'atteindre, d'abord via des chemins, ensuite via des herbes hautes, qui ne manquent pas de me mouiller jusqu'au genoux, le serre de la mouche. Je continue le long de la petite crète jusqu'au rocher de l'aigle. Je croise plusieurs randonneurs en ce week-end de pont. Surprise du matin, le ciel était couvert au réveil mais se dégage bien, au point que je maudisse la prévision météo qui m'a fait choisir cet itinéraire, certes sympathique, mais probablement pas autant que celui que j'avais prévu. Au moins, je peux facilement faire sécher la toile de tente

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Après avoir continué le long de la crête, je descends jusqu'au village d'Arrigas. Je décide d'y faire ma pause déjeuner à l'abri d'un arrêt de bus, ce qui est une excellente idée, car, finalement, des gouttes vont arriver avant de se transformer petit à petit en pluie soutenue. A ce moment de la journée, je suis ravi d'avoir choisi l'option « petits villages » car manger en étant abrité eut probablement été plus difficile via le GR71. Les conducteurs qui passent me regardent avec des gros yeux, s'interrogeant sûrement sur l'hurluberlu qui attend un bus un jour de pont.

Je prends mon temps et me décide à repartir qu'une fois la pluie calmée. Je rejoins donc Aumessas via un PR sous des nuages qui vont, petit à petit se disperser. De là, je prends la direction du col de Mouzoulès en utilisant le chemin le plus au sud, le plus court. Des éclaircies commencent à sérieusement apparaître, me faisant derechef regretté mon choix de « petits villages ».J'arrive entre le milieu et fin d'après-midi au col de Mouzoulès, après une fin de sentier très agréable en forêt.
Je suis partagé à l'idée d'y dormir. L'endroit est accessible en voiture, en plein weekend de pont, ce qui n'est pas très encourageant. Ceci dit, il est peu probable que je trouve mieux en me rapprochant du Vigan, la « grosse ville » des environs. Je décide d'explorer un peu les alentours lorsqu'une personne s'approche de moi en chuchotant, je lui réponds « quoi ? Que dîtes vous ? » Elle me fait signe de ne pas faire de bruit, car un film est en tournage à quelques mètres d'ici. C'est bien ma veine, je suis donc empêché de bivouaquer par un tournage de film amateur, une première. Je demande poliment quand le tournage prendra fin, et on me répond 1 heure maximum. Je me pose donc près de la route et prends mon mal en patience en bouquinant.

Près de la route, c'est aussi là que sont garées les voitures des acteurs et réalisateurs du film. Par mégarde, ils se sont garés devant l'accès à une maison isolée située tout près du col. Ainsi, quand le monsieur habitant là n'a pas accès à sa maison, il sort de la voiture, énervé, et se dirige vers moi, me demandant si ces voitures sont les miennes. Je lui répond que non et qu'elles appartiennent probablement aux personnes qui tourne le film. Il se dirige vers elle et leur demande de déplacer leurs voiture. Après discussions, il se calme et explique qu'il est venu vivre ici pour le calme mais qu'il est souvent dérangé par de nombreux touristes. (notamment les parisiens)

Quelques dizaines de minutes après cette animation, les personnes du film s'en vont et je vais pouvoir (enfin) mettre mon bivouac en place. La soirée est belle, avec de jolies couleurs du soir. Malheureusement, pont de Mai plus route à proximité feront que quelques jeunes viendront boire des bières à proximité de la tente. Ils ne sont pas des plus silencieux, mais, par chance je ne suis pas le seul dérangé. La personne qui habite ici allume un faisceau lumineux, probablement pour les éclairer, ceux-ci prennent peur et filent à leurs voiture en klaxonnant pour exprimer leur mécontentement d'avoir été chassé des lieux. (Avec quelques insultes en prime!) Qu'importe, grâce à ça, je suis rassuré et je peux tranquillement finir ma nuit.

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